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L'absence du Cameroun à la CAN-2013 continue à faire des vagues

Pour la deuxième fois consécutive, le Cameroun sera absent d’une Coupe d’Afrique des nations. Une situation qui n’en finit plus de faire réagir, notamment l’ex-gardien des Lions Indomptables Joseph-Antoine Bell, mis en cause par Denis Lavagne.

Le Cameroun ne participera pas à la CAN-2013. Malgré le retour de Samuel Eto'o et son succès sur le Cap-Vert (2-1), dimanche 14 octobre, les Lions Indomptables ont échoué à se qualifier pour l’épreuve continentale en raison de leur défaite lors du match aller (2-0). C’est la deuxième fois consécutive que les coéquipiers du Marseillais Nicolas N’Koulou ne participeront pas à une CAN.

J'ai les boules #cmrVScv #afcon2013

— MBOMA Patrick (@MBOMAPatrick) Octobre 14, 2012

Un véritable drame national au Cameroun, un pays qui a connu les fastes du succès notamment lors des CAN-2000 et 2002. Pourquoi une telle déconvenue ? Certaines langues se délient, à commencer par celle de l’ancien sélectionneur du Cameroun Denis Lavagne.

Écarté de son poste de sélectionneur des Lions Indomptables le 14 septembre après sa défaite 2-0 à Praia face au Cap-Vert, Denis Lavagne s’est confié, lundi, à "Jeune Afrique". Le technicien français explique que l'équipe camerounaise et lui sont victimes de conflits liés à la conquête de la présidence de la Fédération camerounaise de Football (Fécafoot). Une lutte de pouvoir qui expliquerait les mauvais résultats de la sélection nationale.

"Il y a des gens qui aimeraient prendre la présidence de la Fécafoot, que Iya Mohammed [l'actuel président, NDLR] a rendu viable financièrement. Des anciens joueurs comme Roger Milla - qui critique systématiquement tous les sélectionneurs qui passent - ou Joseph-Antoine Bell, sont intéressés par la présidence de la Fécafoot. Jean-Paul Akono, le nouveau sélectionneur, est un pompier-pyromane. Cela fait des années que par ses critiques incessantes, il créé une ambiance délétère autour de l’équipe […] Akono ou Milla, ces personnes ne souhaitaient pas que le Cameroun gagne."

Nous avons joint à ce sujet Joseph-Antoine Bell qui ne souhaite pas s’attarder sur de telles déclarations. "Denis Lavagne n’est plus en poste donc qu’il arrête de parler. Il pourrait plutôt nous expliquer pourquoi il n’a pas obtenu de résultats [défaite contre la Libye et contre le Cap Vert]", explique l’ancien gardien camerounais.

"Lorsque Denis Lavagne a été nommé par Iya Mohammed, il ne nous a pas dit que sa mission serait difficile. Il était aux affaires et il n’a pas demandé l’aide de Bell ou de Milla. Moi, c’est l’action qui m’intéresse. Le Cameroun doit désigner des hommes capables de diriger son football, car il y a longtemps que je dis que l’on ne va pas dans la bonne direction", conclut Joseph-Antoine Bell.

"Samuel veut être à la fois joueur, buteur, capitaine, sélectionneur et président, voir ministre"

Denis Lavagne a également écorné l’attaquant des Lions Indomptables Samuel Eto’o, qui avait répondu à l'appel du président de la République camerounaise, Paul Biya, pour le match contre le Cap-Vert. "Avec le joueur, je n'ai pas eu de soucis. Samuel est un très grand footballeur, mais il veut être à la fois joueur, buteur, capitaine, sélectionneur et président, voir ministre. C'est le pouvoir qui l'intéresse."

Selon l’ancien entraîneur du club camerounais du Coton Sport de Garoua, Eto'o a accepté de revenir en sélection à condition de porter le brassard de capitaine. "Avec moi, cela n'aurait pas été le cas. Donner le brassard à quelqu'un qui a fait grève et boycotté un match parce que le ministre des Sports de l'époque [Michel Zoah] ne voulait plus de lui comme capitaine ? Impossible."

Dans un reportage, diffusé jeudi, sur BeIn Sport, on voit en effet Samuel Eto’o, la semaine ayant précédé la rencontre face au Cap-Vert, endosser plusieurs casquettes : joueur, capitaine, entraîneur, gérant d’entreprise. De quoi interpeller le journaliste qui s’interroge sur la réelle implication de l’attaquant de l’Anzhi Makhachkala face aux Requins Bleus du Cap-Vert.

À l’issue du match, l'ancienne star du FC Barcelone avait une explication toute trouvée : "On est parti avec un handicap, et c’est ce qui nous a sortis de la CAN. On nous a appelés, le coach et moi, comme des kamikazes. Mais on partait de l’impossible."