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Simone Gbagbo prête à témoigner à Abidjan dans l'affaire Kieffer

Convoquée en France par le juge chargé de faire la lumière sur la disparition, en 2004, du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer, la première dame ivoirienne aurait donné son accord pour être entendue... en Côte d'Ivoire.

Dans l’enquête sur la disparition de Guy-André Kieffer, un journaliste indépendant franco-canadien enlevé sur un parking d’Abidjan le 16 avril 2004, le nom de Simone Gbagbo, épouse du président ivoirien Laurent Gbagbo et figure importante de la scène politique du pays, revient à plusieurs reprises.

Convoquée à Paris par Patrick Ramaël, le juge d’instruction français chargé du dossier, qui souhaite l'entendre comme témoin, la première dame ivoirienne a jusqu'à présent ignoré la convocation, estimant n'être en rien impliquée dans l’affaire. Aujourd'hui pourtant, celle-ci serait prête à répondre aux questions du magistrat.

"Ma cliente n’a jamais refusé d’être entendue, elle a simplement décrié la manière dont on a tenté de la convoquer, explique son avocat, Me Rodrigue Dadjé. Elle exige uniquement que l’audition ait lieu à Abidjan, dans le cadre d’une commission rogatoire internationale. En aucun cas, ce n’est aux médias français d’informer un justiciable de sa convocation. C’est au juge de le faire", poursuit celui-ci.

Le jour de sa disparition, Guy-André Kieffer devait rencontrer le beau-frère de Simone Gbagbo. Il enquêtait alors sur les malversations sévissant dans la filière cacao qui, selon ses proches, remonteraient jusqu’au sommet de l’État ivoirien. Selon un membre du commando  – aujourd’hui réfugié en France – qui aurait enlevé Kieffer , le journaliste spécialiste des matières premières aurait été détenu à la présidence ivoirienne avant d'être transféré dans une ferme, où il aurait été abattu.

Le président français Nicolas Sarkozy, qui avait reçu la famille Kieffer à l’Élysée en août 2007, lui avait confié alors qu’il faisait du dossier une de ses priorités.