Le butin est estimé à plus de 150 millions d'euros. Mardi, des voleurs ont dérobé sept toiles de maître, dont des œuvres de Picasso, Monet, Matisse et Gauguin, dans le musée Kunsthal de Rotterdam. Les auteurs du vol sont toujours en fuite.
Sept toiles, dont des oeuvres de Picasso, Matisse, Monet et Gauguin, ont été dérobées dans la nuit de lundi à mardi au musée Kunsthal de Rotterdam et le ou les auteurs de ce vol sont toujours en fuite, a annoncé la police néerlandaise.
"Mardi matin, sept oeuvres d'art ont été dérobées au musée Kunsthal à Rotterdam. En accord avec les propriétaires, la police peut maintenant publier leurs photos," selon un communiqué de la police accompagné des photos des toiles.
Pour fêter les vingt ans de l'établissement, le Kunsthal exposait les 150 toiles de la collection de la Fondation Triton, d'une valeur "de millions et de millions de dollars", selon la chaîne de télévision publique néerlandaise NOS.
Cependant les tableaux volés sont si célèbres qu'il devrait être difficile d'obtenir au marché noir une somme proche de leur valeur réelle.
Les oeuvres dérobées sont la "Tête d'Arlequin" de Pablo Picasso, "La Liseuse en Blanc et Jaune" d'Henri Matisse, le "Waterloo Bridge" et le "Charing Cross Bridge" de Londres signés Claude Monet et "Femme devant une fenêtre ouverte, dite la fiancée" de Paul Gauguin. Dans le butin se trouvent également "Autoportrait de Meyer de Haan et "Woman with Eyes Closed" (femme aux yeux clos) de Lucian Freud.
Selon un expert, désirant rester anonyme, de la salle de vente Cornette de Saint-Cyr basée à Paris, les tableaux ont une valeur située "entre 150 et 200 millions d'euros". Ceux ayant le plus de valeur sont le Matisse et les deux Monet, a-t-il ajouté.
Il s'agit du vol d'oeuvres d'art le plus important aux Pays-bas depuis 1991 lorsque 20 tableaux avaient été dérobés au musée Van Gogh d'Amsterdam.
"Nous sommes choqués", a déclaré lors d'une conférence de presse la directrice du musée Emily Ansenk : "ce qu'il s'est passé la nuit dernière est un cauchemar".
Pas de gardiens
Le directeur du conseil d'administration du musée a expliqué qu'un système de "sécurité technique" avait été mis en place intentionnellement. C'est pourquoi il n'y avait pas de gardiens sur place mais uniquement une surveillance vidéo.
Les propriétaires des toiles sont également "choqués" mais "conscients que la collection a un grand intérêt pour le public et doit rester ouverte", a ajouté Mme Ansenk, soulignant "être heureuse de pouvoir annoncer que l'exposition rouvrira ses portes demain" mercredi.
La police essaie, quant à elle, de "savoir comment ils (les voleurs, ndlr) ont eu accès (au Musée, ndlr), à quelle heure c'est arrivé et quels sont les auteurs" de ce vol, a déclaré à l'AFP la porte-parole de la police de Rotterdam, Patricia Wessels.
La télévision publique néerlandaise a montré des images d'experts de la police à la recherche d'empreintes digitales sur les portes extérieures du Kunsthal, un musée qui ne possède pas de collection permanente mais qui expose les oeuvres de fondations.
Le vol a eu lieu autour de 3H00 (01H00 GMT), selon la police. La directrice du musée a refusé de répondre aux questions des journalistes quant aux circonstances du vol ou la valeur des tableaux, indiquant uniquement que des assurances avaient été contractées pour l'exposition.
"La police interroge des témoins éventuels et examine les images vidéos en circuit fermé du musée", a ajouté le communiqué de la police, précisant que "selon les premiers éléments, il semble que le vol ait été bien préparé".
La police a été alertée durant la nuit, selon la porte-parole, lorsqu'une alarme s'est déclenchée mais le ou les voleurs étaient déjà partis quand les forces de l'ordre sont arrivées sur les lieux.
La collection Triton "s'est forgée une réputation internationale et comprend des oeuvres des artistes les plus importants et influents de la fin du 19e siècle à nos jours", selon le site du Kunsthal (Hall d'art en français).
Devant le musée, parmi les curieux, un étudiant habitant Rotterdam, Ibo Böse, s'est dit "choqué que quelque chose comme cela puisse arriver ici mais en même temps nous avons un peu de respect pour les voleurs qui ont réussi à faire un pareil coup", a-t-il déclaré à l'AFP, déçu de ne pouvoir visiter l'exposition.
AFP