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Le président français doit aborder la crise malienne et le conflit dans l'est de la RDC avec une vingtaine de chefs d’État au sommet de la Francophonie de Kinshasa. Vendredi à Dakar, il a promis de nouvelles relations entre la France et l'Afrique.

Suivez le sommet de Kinshasa en direct avec Nicolas Germain, envoyé spécial de FRANCE 24

Une vingtaine de chefs d'Etat et de gouvernement "ayant le français en partage" doivent ouvrir, samedi matin, le 14e sommet de la Francophonie à Kinshasa, et s'y pencher, à huis clos, sur deux crises africaines : le conflit dans l'Est de la RDC et l'occupation du Nord-Mali.

Les dirigeants africains forment l'essentiel des participants à ce sommet qui va célébrer, durant deux jours, l'apport essentiel de l'Afrique à la Francophonie. Selon les projections de l'organisation, les Africains pourraient représenter, en 2050, 85% des 75 millions de francophones dans le monde.

A Kinshasa, la nouvelle politique africaine du président français François Hollande sera soupesée par tous, lui qui a recommandé vendredi à Dakar de "tout se dire", "sans ingérence mais avec exigence". Or il a prévu de commencer sa journée par un entretien avec le président Joseph Kabila, à la tête du pays depuis l'assassinat de son père Laurent Désiré en 2001, et réélu fin 2011 à l'issue d'un scrutin marqué par de nombreuses fraudes.

RD Congo : l'opposition interdite de manifestation

A l'occasion du sommet de la Francophonie, les policiers quadrillent Kinshasa et le quartier où se situe la résidence du chef historique de l'opposition, Etienne Tshisekedi, et le siège de son parti, fait l'objet d'une surveillance particuière. Toute manifestation a été interdite. Vendredi, l'opposition avait prévu une marche de protestation contre le pouvoir du président Joseph Kabila mais en a été empêchée.

Mardi, le président français François Hollande avait donné un coup de projecteur à l'opposition à Kabila en déclarant que la situation en RDC était "tout à fait inacceptable sur le plan des droits, de la démocratie, et de la reconnaissance de l'opposition". Il doit rencontrer Etienne Tshisekedi en marge du sommet, samedi après-midi.

Dans l'après-midi, M. Hollande devait aussi rencontrer l'opposant historique Etienne Tsishekedi, 79 ans, qui, depuis le scrutin contesté de 2011, se présentent comme le véritable "président élu".

Le sommet de l'OIF a pour thème: "Francophonie, enjeux environnementaux et économiques face à la bonne gouvernance".

Mais deux sujets devraient dominer, samedi, les débats à huis clos: le conflit qui oppose l'armée congolaise à des rebelles dans l'Est de la RDC et l'occupation du Nord du Mali par des groupes islamistes armés.

Tous les deux ans, l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et les 75 Etats ou gouvernements qui la composent tiennent ainsi leur sommet.

Outre son action en faveur de la promotion du français et de l'éducation, l'OIF mène aussi une action plus politique de défense des droits de l'Homme et de l'Etat de droit. Dans ce cadre, elle assure des médiations dans les conflits, aide à l'organisation d'élections et condamne les coups d'Etat. A ce titre, elle peut prononcer la suspension de certains de ses pays membres, tels Madagascar depuis 2009, le Mali et la Guinée-Bissau depuis 2012.

(AFP)