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Si l’essentiel de notre entretien avec François Hollande était dédié à l’Afrique, le chef de l’État s’est également exprimé sur le conflit syrien, les investissements qataris et les opérations antiterroristes en France.

Tour d'horizon des thèmes abordés par François Hollande durant son entretien exclusif accordé à FRANCE 24, RFI et TV5.

Sur le rôle controversé du Qatar :

François Hollande a tenu à préciser que les investissements qataris dans les banlieues françaises seraient encadrés par les pouvoirs publics :

"Le Qatar veut investir dans nos banlieues, sur nos territoires, très bien, acceptons cette proposition. Mais nous le ferons ensemble. Un fonds franco-qatari va donc être créé auprès de la Caisse des Dépôts ; donc les décisions seront prises ensemble. Ce n'est pas un pays qui va choisir le talent, l'entreprise qu'il veut soutenir."

Le président français a aussi rappelé que l’émirat était très impliqué dans le soutien à la contestation contre le régime syrien :

"Le Qatar soutient l'opposition à Bachar al-Assad après avoir été, dans l'histoire récente, un de ses soutiens. Il est dans l’opposition. Il veut favoriser l'opposition, nous aussi. Nous disons donc qu’il faut fédérer l'opposition et préparer l’après Bachar al-Assad. (…) Le Qatar a sa place, il peut aider, soutenir, et nous le faisons en bonne intelligence."

Sur la guerre en Syrie :

François Hollande a affirmé que des personnalités du régime syrien pourraient mener une "transition" tout en excluant que Bachar al-Assad puisse rester au pouvoir :

"J’ai entendu la proposition de la Turquie par rapport au vice-président ; il y a des personnalités encore en Syrie qui peuvent être des solutions de transition, mais il n'y a pas de compromis avec Bachar al-Assad."

Le président français a également justifié sa décision de ne pas envoyer d’armes aux rebelles syriens par le précédent libyen, où des armes occidentales se seraient retrouvées dans les mains de djihadistes liés à Al-Qaïda :

"Quand vous fournissez des armes, vous ne savez jamais où elles finissent. Je prends l'exemple de la Libye. Si nous avons aujourd'hui ce qui se passe au Mali, c'est bien parce que des armes ont été livrées dans n'importe quelles conditions et qu'après la fin de Kadhafi, ces armes se sont expatriées. Et où sont-elles allées ? Justement dans des zones où vous pouvez les acheter pas cher et c’est Aqmi [Al-Qaïda au Maghreb islamique] qui les a reprises."

Sur les cellules terroristes en France :

François Hollande est revenu sur les récentes opérations antiterroristes en France pour mettre en garde contre tout amalgame entre les apprentis djihadistes arrêtés et la communauté musulmane dans son ensemble :

"D'abord, il y a des musulmans qui veulent pratiquer leur culte pacifiquement, dans la démocratie, dans le respect de l'autre, dans la grande tolérance (...) Donc nous ne devons faire aucun amalgame."

Le chef de l’État a affirmé que les opérations de police continueront jusqu’à l’élimination complète de cette cellule terroriste :

"Il y a des cellules -je ne sais pas encore de quelle importance, des enquêtes sont en cours- qui veulent faire de l'islamisme radical une cause de haine et d'agression. Nous ne les lâcherons pas, nous les pourchasserons et nous les éliminerons."

Regardez l'intégralité de notre entretien exclusif avec François Hollande