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La cellule démantelée lors du week-end du 6 octobre est le groupe terroriste le plus dangereux depuis 1995, a affirmé, jeudi, le procureur de Paris. Sur les sept suspects incarcérés, deux prévoyaient de rallier le djihad en Syrie.

"Une attaque terroriste dans notre pays a pu être évitée", a été en mesure d’affirmer jeudi 11 octobre le procureur François Molins. Suite aux opérations anti-terroristes menées samedi 6 et dimanche 7 octobre en France, sept des douze personnes interpellées ont été déférées jeudi devant le parquet de Paris, qui a requis leur incarcération. Le groupe terroriste démantelé est "sans doute le plus dangereux depuis 1995 [date d’une vague d’attentats ayant frappé des lieux publics et des transports parisiens]", selon les termes employés par le procureur de la République de Paris.

Au cours d’une conférence de presse, François Molins a également confié que deux des suspects arrêtés prévoyaient de monter une filière de candidats au djihad en Syrie. L'un avait un contact à l'étranger et "servait de relais" et l'autre s’était récemment rendu en Égypte et en Tunisie, a-t-il précisé.

Parmi les sept déférés, cinq personnes sont soupçonnées de l’attaque d’une épicerie casher à Sarcelles le 19 septembre. Leader présumé du groupe, Jérémie Louis-Sidney, a été tué par la police lors de son interpellation, samedi, à Strasbourg.

Le parquet va ouvrir une information judiciaire pour, entre autres, "tentative d’assassinat en lien avec l’appartenance à une religion, détention de substance explosive, vol, détention et port d’armes et association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste", un délit passible de dix ans de prison, a indiqué ce jeudi le procureur de Paris François Molins lors d’une conférence de presse.

Trois juges ont été désignés pour conduire l’enquête sur le démantèlement de cette cellule. Outre les personnes possiblement impliquées dans l’attaque de Sarcelles, Jérémy Bailly, interpellé en Seine-et-Marne, pourrait être le "noyau dur du groupe", selon le procureur. Ce dernier est le seul, pour l'instant, à avoir été mis en examen. Les cinq autres personnes interpellées ont été relâchées sans qu’aucune charge ne soit retenue contre elles.

Découverte d’éléments explosifs

Lors des perquisitions menées mardi et mercredi à Torcy (Seine-et-Marne), des "éléments utiles à la fabrication d'engins explosifs" ont été découverts dans un box utilisé par l'un des suspects. Les enquêteurs de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) et de la sous-direction antiterroriste (SDAT) ont perquisitionné des box de parking sous un immeuble de quatre étages.

Parmi ces éléments figurent un fusil à pompe, un fusil automatique, une arme de poing, "des sacs contenant du nitrate de potassium, du soufre, du salpêtre, des récipients type cocotte-minute et des ampoules de phare, tous produits ou instruments utiles à la fabrication de ce que l'on appelle des engins explosifs improvisés".

C’est à la suite de cette découverte que les gardes à vue - qui durent normalement au maximum 96 heures dans le cadre d’enquêtes terroristes - des douze personnes avaient été prolongées "de manière exceptionnelle" à un cinquième jour pour "prévenir tout risque d'une attaque terroriste en France", selon le procureur. Il a rappelé ce jeudi que les interrogatoires se sont faits en "l’absence totale de coopération des gardés à vue".

C’est peut-être à Torcy que la plupart des membres du groupe se sont rencontrés. Deux des 12 personnes interpellées y ont été arrêtées, samedi. Le quartier se trouve à 30 minutes à peine de l’épicerie casher de Sarcelles.

Suspects toujours en fuite

Le procureur a également relevé, mercredi, que les auteurs de l'attaque contre l'épicerie casher de Sarcelles (Val-d'Oise) étaient peut-être toujours en fuite.
Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, et le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, avaient déjà laissé entendre, mardi, que le démantèlement de ce groupe n’était pas terminé.

(FRANCE24 avec dépêches)