Ces dernières années, les territoires indiens sont devenus le théâtre d’une guerre sans merci entre guérilleros, soldats et milices paramilitaires. Pris entre deux feux, les Nasa proclament leur neutralité. Sans succès.
Une fois de plus, la violence a frappé les Indiens de Colombie. Aujourd’hui, c’est le peuple nasa, dans le sud du pays, qui pleure l’un des siens.
Edgar Ocoro dénonçait les pressions de la guérilla, de l’armée et des propriétaires terriens. Huit balles de revolver ont mis fin à ses jours.
Malgré le deuil, les Nasa appellent à poursuivre la lutte.
Une dernière gorgée d’alcool
Les Nasa refusent la présence sur leur sol de la guérilla comme celle de l’armée régulière, et se dressent contre les multinationales qui convoitent leurs richesses naturelles.
Edgar Ocoro sera enterré selon la coutume indienne. Une dernière gorgée d’alcool avant le grand voyage. Et un ruban vert autour de ses mains, symbole d’espérance et couleur du mouvement indigène. Depuis 2002, en Colombie, 1 300 Indiens ont été assassinés. Selon la Constitution, les peuples indigènes sont maîtres de leurs territoires.
Pour faire respecter l’ordre, nul besoin de fusils. Les Nasa ont la garde indigène, une sorte de police civique non violente. Ses seules armes sont le dialogue, leur nombre, et des bâtons, symboles d’autorité.
Voilà 500 ans que les Nasa subissent une guerre qui n’est pas la leur. Et aujourd’hui plus que jamais, leur résistance pacifique continue.