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Pour la Cnil, le "bug" Facebook n'en était pas un

La Cnil assure que le "bug" Facebook qui aurait rendu public des messages à caractère privé n'existe pas et pointe les modifications des règles de confidentialité du site pour expliquer la confusion des abonnés.

Point final ou presque. La Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) a rendu, mardi 2 octobre, son verdict sur le fameux "bug" de Facebook. Elle n'a pas trouvé trace de failles qui auraient fait passé de privés à publics des messages sur la "timeline" des utilisateurs français.

La Cnil assure, dans son communiqué, qu'il "ressort des analyses menées [...] que les messages incriminés par de nombreux utilisateurs de Facebook semblent être exclusivement des messages 'wall to wall' [de "mur à mur"] et non des messages envoyés par l’intermédiaire de la messagerie privée de Facebook". Elle met ainsi un terme à plus d'une semaine de polémique.

Depuis la publication, lundi 24 septembre, sur le site du quotidien gratuit "Metro" d'un article sur des messages prétenduement privés qui, à la faveur de l'implémentation de la nouvelle "timeline" (page profil des utilisateurs), seraient devenus visibles de tous, les internautes français se sont mis à craindre que leurs petits secrets numériques soient révélés... par la faute du géant des réseaux sociaux Facebook.

Même le gouvernement, par l'entremise du ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg et de sa collègue à l'Économie numérique Fleur Pellerin, était intervenu. Les deux ministres avaient, lundi 24 septembre, demandé à la Cnil d'enquêter.

Rappel à l'ordre

Mais si le verdict de la commission publique va dans le sens de la position défendue depuis le début par le réseau social américain, la Cnil précise, tout de même, que la présentation de Facebook à l'époque pouvait donner aux utilisateurs "l’impression d’envoyer des messages privés lorsqu’ils utilisaient la messagerie wall to wall".

Une nuance qu'Arnaud Montebourg et Fleur Pellerin ont rattrapé au vol. Ils rappellent, dans un communiqué, que "Facebook a des responsabilités" envers ses utilisateurs. "La modification inopinée de la présentation des données a perturbé les utilisateurs en faisant ressurgir d’anciens messages à caractère personnel", affirment-ils.

Sans jamais faire état, dans ce communiqué conjoint, du fait que le "bug" n'existe finalement pas, les deux ministres jugent que cette affaire montre que le roi des réseaux sociaux "doit mieux respecter l’esprit et la lettre de la réglementation française comme européenne" en matière de protection de la vie privée.