![Un incendie ravage les souks d'Alep Un incendie ravage les souks d'Alep](/data/posts/2022/07/17/1658070166_Un-incendie-ravage-les-souks-d-Alep.jpg)
Après plusieurs jours d'intenses combats à Alep, ville la plus peuplée de Syrie, un incendie s'est déclaré dans les souks couverts de la ville, un site classé au patrimoine mondial de l'Unesco. Entre 700 et 1 000 boutiques ont été détruites.
Les combats entre soldats et rebelles, accompagnés de bombardements intensifs, secouent sans relâche les régions de Syrie, en particulier Alep, où le vieux souk a brûlé dans le coeur historique de la ville.
Une partie du souk classé au patrimoine de l'humanité par l'Unesco a été détruite par les flammes à Alep (nord), quand les rebelles ont tenté de s'infiltrer dans cette zone tenue par l'armée, provoquant des affrontements à la mitrailleuse lourde.
Les boutiques aux portes de bois, remplies d'étoffes et de broderies, se sont rapidement consumées, ont expliqué des habitants au correspondant de l'AFP. Cinq de la vingtaine de marchés formant le grand souk, comme le souk des femmes, celui de l'or ou encore des abayas, ont été entièrement détruits.
Mais l'armée empêchait dimanche les commerçants de se rendre sur place pour évaluer les dégâts et des échanges de tirs résonnaient encore, selon des commerçants interrogés par l'AFP. La fumée noire qui s'échappait des ruelles du souk avait cessé dimanche.
Dans la matinée, l'armée bombardait toujours plusieurs secteurs d'Alep, deuxième ville de Syrie en proie à des combats acharnés depuis plus de deux mois, qui se sont intensifiés depuis jeudi.
Dans la province d'Alep, de violents combats ont eu lieu dans la nuit, en particulier près de l'aéroport militaire d'al-Nairab, où deux hélicoptères ont été endommagés par des obus de mortier, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Les combats accompagnés de bombardements intensifs à l'artillerie lourde menés par les forces du régime, se poursuivaient dimanche matin, a ajouté l'OSDH, faisant état de trois morts et d'habitations détruites.
Les violences ont touché d'autres régions comme Deraa (sud), Idleb (nord-ouest) et Hama (centre), ainsi que Deir Ezzor (est), cibles de bombardements intensifs à l'artillerie lourde de l'armée qui cherche à en déloger les rebelles, selon l'OSDH.
Dans la province de Damas, neuf soldats ont été tués dans une attaque rebelle contre un barrage militaire sur la route Qatana-Arné, à l'ouest de la capitale, a ajouté l'OSDH, qui s'appuie sur un réseau de militants sur le terrain.
A Damas même, les corps de huit hommes ont été retrouvés dimanche près de l'hôpital militaire Techrine, dans le quartier de Barzé. Ces hommes avaient disparu la veille lors d'une opération militaire contre le quartier.
Selon l'OSDH, les violences ont fait 118 morts samedi à travers le pays -- 48 civils, 41 soldats et 29 rebelles. Cette ONG chiffre à plus de 30.000 le nombre de personnes, en majorité civiles, ayant péri en Syrie depuis le début de la révolte en mars 2011.
Véritables difficultés économiques
Alors qu'aucune issue au conflit n'est en vue en raison des divisions de la communauté internationale, le représentant à Damas de l'émissaire international Lakhdar Brahimi a rencontré un dirigeant de l'Armée syrienne libre (ASL) dans la province de Homs (centre), a déclaré dimanche à l'AFP un responsable de l'ONU.
Mokhtar Lamani, chef du bureau de M. Brahimi à Damas, s'est rendu samedi à Homs et à Talbissé, deux villes voisines en proie à des combats et à des bombardements.
A Talbissé, M. Lamani s'est entretenu avec le colonel Qassem Saadeddine, porte-parole en Syrie de l'ASL, ainsi que d'autres représentants de cette force d'opposition armée formée de déserteurs et de combattants civils, a-t-il ajouté sans autres précisions.
M. Brahimi avait effectué à la mi-septembre une visite de quatre jours à Damas. Le président syrien Bachar al-Assad lui avait signifié qu'il ne comptait pas cesser sa guerre contre les rebelles, tandis que des chefs de la rébellion lui avaient dit via Skype que le régime ne tomberait que "par la force".
Le chef de la diplomatie irakienne, Hoshyar Zebari, a estimé que le régime de M. Assad avait "la capacité de se maintenir encore" mais qu'il était "confronté à de véritables difficultés, en particulier économiques, en termes de réserves en devises et non de sécurité".
"Selon nos informations, les réserves en devises (de Syrie) sont tombées à leur plus bas niveau, à 5 ou 6 milliards de dollars (...) contre 18 à 20 milliards de dollars" auparavant, a-t-il expliqué dans un entretien publié dimanche par le quotidien arabe Al-Hayat.
M. Zebari aussi assuré que son pays était "déterminé" à soumettre les avions iraniens se rendant en Syrie à des fouilles, réclamées par les Etats-Unis.
"L'Irak n'accepte pas de servir de point de transit ou que son territoire, ses eaux territoriales ou son espace aérien soient utilisés pour armer ou financer" les parties en conflit en Syrie, a-t-il ajouté. Téhéran, soutien indéfectible de Damas, a toujours assuré que son aide restait humanitaire.
Selon le Haut commissariat pour les réfugiés (HCR), plus de 500.000 Syriens ont fui leur pays, dont 75% sont des femmes et des enfants.
L'ONU a estimé à plus de 700.000 le nombre de Syriens réfugiés dans les pays voisins fin 2012 et a révisé à la hausse son appel de fonds, déclarant avoir besoin désormais de 488 millions millions de dollars.
(AFP)