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Barack Obama prend le large dans les sondages

À moins de six semaines de la présidentielle, les sondages sont tous favorables au président sortant. Barack Obama recueille en moyenne une avance de 4 points sur Mitt Romney. Le républicain, qui cumule les bourdes, veut pourtant encore y croire.

Bonne nouvelle pour Barack Obama. À moins de six semaines de l'élection présidentielle, le candidat démocrate a pris une nette avance dans les sondages face à son rival républicain Mitt Romney. Selon le site de référence RealClearPolitics, Barack Obama a ainsi engrangé en moyenne une avance nationale de 4 points sur son adversaire républicain.

"Je pense que le président est en train de gagner, et notamment dans les États-clés", assure l'ancien président Bill Clinton sur CBS News. Anne Kraatz, historienne spécialiste de la politique étrangère des États-Unis à l'École pratique des hautes études, appelle toutefois à la plus grande prudence. "Il ne faut jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué dans une élection présidentielle américaine. Donner Obama vainqueur est complètement prématuré. À ce stade, on peut juste dire que ces sondages consolident la campagne d’Obama", explique l’historienne à FRANCE 24.

L'élection présidentielle américaine ne se joue effectivement pas sur le plan national mais se décide État par État. D'une part, les gros États pèsent plus lourd que les petits. D'autre part, la plupart des États penchent toujours dans le même camp, que ce soit pour celui des démocrates ou celui des républicains. L’enjeu de l’élection se situe donc dans une petite poignée d'États qui fluctuent entre les deux camps au gré des élections et où le résultat n'est pas prévisible.

Romney pourra-t-il inverser la tendance ?

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Barack Obama devance Mitt Romney dans les États-clés
Barack Obama prend le large dans les sondages

Mais la double bonne nouvelle pour Barack Obama, c'est que les sondages des États-clés sont également de bon augure pour lui. Ainsi, le républicain Mitt Romney ne serait choisi que par 43 % des électeurs de l'Ohio contre 53 % pour le président sortant, selon une enquête réalisée par le "New York Times", CBS et l'université Quinnipiac. Un sondage qui confirme celui du "Washington Post" publié le 25 septembre, qui donnait un avantage de huit points au démocrate dans l'Ohio. En Caroline du Nord et en Floride, deux autres États-clés de l’élection, les derniers sondages donnent aussi Barack Obama favori, avec une avance de 4 points sur son adversaire.

Mitt Romney affiche pourtant sa confiance. "Les scores vont et viennent dans les sondages. Tout le soutien dont j'ai besoin pour devenir président se manifestera le jour de l'élection", a-t-il ainsi affirmé devant les caméras de CNN.

Les observateurs politiques, eux, sont sceptiques. S’il reste encore trois grands débats avant l’échéance finale, les analystes se demandent comment Mitt Romney pourrait encore rattraper son retard. "Les républicains ont beau remettre en cause les sondages, rappeler que Reagan et Carter ont gagné en dépit des prévisions, rien n’y fait. Le candidat Romney ne fait pas une bonne campagne", explique à FRANCE 24 Thomas Snégaroff, l’auteur de "L’Amérique dans la peau".

Ces dernières semaines, le candidat républicain a effectivement multiplié les erreurs. L’affaire de la vidéo en caméra cachée publiée il y a dix jours lui a fait grand tort. Devant un parterre de généreux donateurs, Mitt Romney a cru bon affirmer que les 47 % d’Américains qui ne payent pas d’impôts sur le revenu sont des "victimes" qui voteront pour Obama. Une gaffe que le parti démocrate a su généreusement exploiter dans ses meetings. "Le choix de Paul Ryan comme vice-président n’est pas judicieux", ajoute Anne Kraatz. Et de préciser : "Il fait peur aux femmes avec son programme contre l’avortement et la contraception."

À cela s’ajoute le discours peu convaincant de Mitt Romney à la convention nationale des républicains de Tampa et l’image peu sympathique qu’il renvoie aux Américains. "Aux yeux de nombreux Américains, Romney passe pour un homme froid et rigide dont la fortune l’éloigne des préoccupations des électeurs", souligne Thomas Snégaroff.

Les bons points d'Obama

Tout sourire, l’allure athlétique, Barack Obama a su multiplier les bons points depuis le succès de la convention nationale des démocrates. "En se réconciliant avec Bill Clinton - avec lequel les relations s’étaient détériorées lors de la course à la candidature qui l'opposait à Hillary -, Obama a pu bénéficier de l’extrême popularité dont jouit toujours l’ancien président", explique Anne Kraatz. Pour la spécialiste, les démocrates se sont montrés très inspirés en mettant également en avant la très populaire Michelle Obama aux côtés du président pendant la convention.

Enfin, la vague d’antiaméricanisme qui a soufflé contre les États-Unis lors des manifestations en réaction au film islamophobe "L'Innocence des musulmans"a tourné, contre toute attente, en faveur du candidat-président. De l'opinion de Thomas Snégaroff, "les Américains ont fait bloc derrière leur président face aux critiques du monde arabe".

Le 3 octobre prochain, les 7% d’Américains indécis pourront se forger une opinion plus précise devant leur télévision à l’occasion du débat présidentiel qui se déroulera à Denver, dans le Colorado.