logo

Le parti du président Alexandre Loukachenko devrait sortir renforcé des élections législatives ce dimanche dans une Biélorussie qui n’a pas connu d’élection libre depuis 1995, selon l’Occident. L’opposition appelle au boycott du scrutin.

Les élections législatives, dimanche en Biélorussie, devraient aboutir à un renforcement de l'emprise du président Alexandre Loukachenko sur cette ancienne république soviétique où l'opposition a appelé au boycott du scrutin.

Les opposants ont conseillé à leurs partisans d'aller à la pêche à la ligne ou à la cueillette des champignons plutôt que de se rendre aux urnes, affirmant que le vote tronqué ne servira qu'à désigner une chambre aux ordres de Loukachenko.

it
Reportage sur le combat des réfugiés politiques biélorusses
Législatives : l'opposition biélorusse dénonce un scrutin joué d'avance

Les opérations de vote qui ont débuté depuis quatre jours pour les étudiants, les militaires et les policiers ont donné un taux de participation de 19% de l'ensemble du corps électoral, selon les chiffres officiels.

L'appel au boycott ne devrait pas menacer le quorum et la validité du scrutin de dimanche.

Pour Loukachenko au pouvoir depuis 18 ans, l'enjeu est de présenter ces législatives comme réellement démocratiques alors que les observateurs occidentaux estiment que la Biélorussie n'a pas connu d'élections libres et équitables depuis 1995.

Ancien directeur de ferme collective pendant l'ère soviétique, Loukachenko a mâté un mouvement de contestation de son pouvoir après sa réélection en décembre 2010.

De nombreux opposants furent arrêtés tandis que d'autres ont alors préféré prendre le chemin de l'exil ou ont décidé de se taire.

Les organisations non-gouvernementales ont rapporté que la campagne électorale a été marquée par des arrestations de militants de l'opposition.

La télévision et la radio d'Etat n'ont pas fait mention de l'appel au boycott du scrutin et l'opposition n'a pas été autorisée à organiser des manifestations ou à distribuer des tracts pour faire connaître son action.

"Tout cela est interdit", a commenté Anatoly Lebedko, chef de file du Parti civil uni qui a posté une vidéo sur YouTube montrant des partisans en train de cueillir des champignons, jouant aux échecs ou lisant dans un parc plutôt que d'aller voter.

Pour Loukachenko, qui effectuait un déplacement dans une ferme à 300 km de Minsk vendredi, ses adversaires "ont peur d'affronter le suffrage du peuple".

Il accuse l'opposition d'être financée par les puissances occidentales et de ne pas vraiment vouloir exercer le pouvoir mais d'être uniquement intéressée par l'argent.

Le scrutin n'a guère pesé sur les autorités et il peut être considéré comme l'un des plus discrets depuis l'indépendance du pays acquise il y a 20 ans.

Les observateurs estiment que ces législatives n'ont aucune chance d'envoyer à la chambre, qui compte 110 membres, une personnalité suffisamment charismatique pour se poser en rival de Loukachenko.

Reuters