
L'Armée syrienne libre annonce le transfert de son commandement central de la Turquie, où il est installé depuis plus d'un an, vers la Syrie. Sur le terrain, de violents combats se déroulent toujours dans la province d'Alep.
Les affrontements entre armée et rebelles se poursuivent, samedi 22 septembre, en Syrie où 31 personnes ont péri, selon un bilan provisoire de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Le 21 septembre, les violences ont fait au total 142 morts, dont 88 civils, rapporte l'OSDH. Retour sur les événements majeurs survenus ces dernières heures.
L'Armée syrienne libre transfère son commandement vers la Syrie
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La rébellion syrienne qui combat le régime de Bachar al-Assad a annoncé le transfert de son commandement central de la Turquie, où il est installé depuis plus d'un an, vers la Syrie.
"Nous annonçons une bonne nouvelle à notre peuple syrien libre et héroïque [...]: le commandement de l'Armée syrienne libre (ASL) est entré dans les régions libérées" après que ces zones eurent été sécurisées, a annoncé le chef de l'ASL, Riad al-Assaad dans une vidéo diffusée sur Internet. Selon lui, la décision a été prise après des "arrangements" avec les bataillons et les brigades rebelles sur place, et le but est de commencer "bientôt" le plan de "libération de Damas". Le colonel Assaad ne précise pas dans quelle région il siégera en Syrie.
Alep et sa région toujours au cœur des affrontements
De violents combats secouent les villages d’Orm et de Kafar Joum, dans l'ouest de la province d'Alep. De plus, les rebelles s’en sont pris à des barrages à Abezmo, près de la frontière avec la Turquie. "Dans cette zone, l'État n'a plus de présence sauf dans les postes militaires et administratifs", a déclaré Rami Abdel Rahmane, président de l'OSDH. Selon lui, le régime veut à tout prix éviter que les rebelles parviennent à connecter cette zone de la province d'Alep avec le nord de la province d'Idleb, car cela formerait une grande région insurgée à la frontière avec la Turquie, qui soutient la rébellion.
La Turquie déploie canons et missiles à la frontière syrienne
L'armée turque a déployé des canons et des missiles anti-aériens à proximité d'un poste frontière avec la Syrie, où rebelles et forces gouvernementales s'affrontent, selon les médias turcs.
L'armée a effectué le déploiement de ces armes de manière préventive à la suite de violents affrontements en Syrie pour le contrôle du poste frontière de Tall-al-Abyad, selon la chaîne NTV news.
Un poste de l’armée libanaise attaqué
L'armée libanaise a annoncé qu'un "grand nombre" de rebelles syriens avaient attaqué dans la nuit l'un de ses postes dans l'est du Liban, près de la frontière avec la Syrie, sans faire de victime. Il s’agit du deuxième assaut de ce type en moins d’une semaine.
"L'armée assure qu'elle ne permettra à aucune partie d'utiliser le territoire libanais pour impliquer le Liban dans les événements des pays voisins et réaffirme sa détermination à protéger le territoire libanais et à faire face avec force à toute violation, quelle que soit la partie" responsable, affirme un communiqué de l’armée.
La multiplication de ces incidents à la frontière laisse craindre un débordement de la crise syrienne au Liban, où plus de 66 000 réfugiés sont enregistrés auprès de l'ONU.
Le Liban est divisé face à la révolte qui secoue son grand voisin syrien, ancienne puissance de tutelle, entre partisans du président Assad menés par le mouvement chiite Hezbollah et le camp pro-occidental conduit par l'ancien Premier ministre sunnite Saad Hariri. Les deux bords se sont à plusieurs reprises violemment affrontés, notamment à Tripoli, la grande ville du Nord.
Un avion abattu par les rebelles
Les combattants rebelles ont abattu un avion de combat des forces armées syriennes au moment où il survolait la ville d'Atarib, dans la province d'Idlib, rapporte un témoin. Cette source, un journaliste indépendant qui s'est exprimé sous le couvert de l'anonymat, a déclaré que les combattants rebelles étaient en train d'attaquer une base militaire située près de la ville lorsque le jet est apparu. Les rebelles l'ont alors abattu à l'aide de leur équipement anti-aérien.
La France relance l'idée d'une zone d’exclusion aérienne
Evoquée au mois d'août par la communauté internationale, avant de disparaître du débat public, l'idée d'une zone d'exclusion aérienne, réclamée par l'opposition syrienne, refait surface. Son but : éviter les raids aériens du régime de Bachar al-Assad sur des quartiers tenus par les insurgés.
"Nous travaillons, pas seulement nous, mais beaucoup de pays travaillent sur cette question de zone d'exclusion aérienne, mais il est clair que pour le moment c'est très difficile à mettre en place", a déclaré un haut responsable français à Washington.
Le projet nécessiterait en effet l’aval du Conseil de sécurité de l’ONU qui reste aujourd’hui bloqué par les vetos russe et chinois.
FRANCE 24 avec dépêches