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Le parquet de Paris a ouvert une enquête sur la manifestation organisée par des militants islamistes, samedi, devant l'ambassade américaine. Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a jugé que ce rassemblement était "inacceptable".

Une enquête a été ouverte dimanche sur instruction du parquet de Paris à propos de la manifestation de militants islamistes la veille devant l'ambassade des Etats-Unis, que le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a qualifiée d'"inacceptable".

De source judiciaire, on a déclaré que l'enquête pour "manifestation sur la voie publique non autorisée" avait pour but d'identifier les organisateurs et les participants de ce rassemblement qui a donné lieu à des incidents lors de sa dispersion.

Environ 250 militants islamistes présumés avaient tenté de manifester devant l'ambassade américaine, à proximité du palais de l'Elysée, pour protester contre la vidéo islamophobe "L'innocence des musulmans" qui a embrasé le monde arabo-musulman ces derniers jours.

Quelque 150 personnes ont été interpellées pour vérification d'identité, dont une a été placé en garde à vue pour violence sur agent de la force publique. Quatre policiers ont été légèrement blessés lors des incidents.

Le dispositif de sécurité a été renforcé dimanche devant l'ambassade des Etats-Unis et dans les rues adjacentes pour prévenir de nouvelles manifestations, a-t-on appris auprès de la préfecture de police.

"Ce dispositif évoluera en fonction de la physionomie de la journée", a-t-on précisé à Reuters de même source. Il comprend des policiers en tenue et en civil.

Interrogé sur France 2, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a déclaré que cette manifestation était "inacceptable" et qu'il avait donné des instructions "pour que cela ne se reproduise pas".

Caricature de l'Islam

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La réaction du ministre de l'Intérieur Manuel Valls

"Je ne permettrai pas que des femmes voilées entièrement, que des prières de rue, que des slogans hostiles à des pays alliés, à nos valeurs, puissent se faire entendre dans nos rues", a-t-il dit. "Ces quelques personnes caricaturent l'islam tel qu'il est pratiqué dans notre pays", a ajouté le ministre.

Il a encore indiqué que le gouvernement ne saurait tolérer "que dans notre société, il y en a qui profitent de ce type d'événements pour s'en prendre à la concorde nationale, au vivre ensemble."

Présent dans le Val-d'Oise pour une réunion militante, l'ancien Premier ministre François Fillon, en campagne pour la présidence de l'UMP, a demandé à François Hollande de s'expliquer sur le fait que, selon lui, le préfet de police avait toléré une manifestation de salafistes devant l'ambassade des Etats-Unis.

Dans un communiqué, le Conseil français du Culte musulman (CFCM) a minimisé l'importance des incidents et réitéré sa "condamnation ferme et totale de toute action commise ou propos proféré par des personnes se réclamant de l'islam tout en bafouant délibérément ses valeurs et ses principes."

Il a souligné que, grâce à l'absence d'appels publics à manifester dans la communauté musulmane, "aucune atteinte significative à l'ordre public n'est à déplorer sur le territoire national."

"Dans le contexte actuel, toute manifestation dans l'espace public peut faire l'objet de manipulations ou d'une expression préjudiciables à l'image de l'islam et des musulmans, comme en témoignent les derniers événements internationaux ayant causé de nombreuses victimes innocentes."

(Reuters)