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L'ex-Premier ministre de Moubarak écope de trois ans de prison pour enrichissement illégal

L’ancien Premier ministre d'Hosni Moubarak a été condamné jeudi à trois ans de prison et plus d’1 million d’euros d’amende pour abus de ses fonctions. L’homme allonge ainsi la liste des anciens membres du régime déchu rattrapés par la justice.

La chasse aux anciens bras droits de Moubarak se poursuit en Égypte. Ce jeudi, c’était au tour d’Ahmad Nazif, ex-Premier ministre égyptien, d’être condamné. Sa sentence : trois ans de prison pour "enrichissement illégal".

Enrichissement illégal

À la tête d’une fortune évaluée à 64 millions de livres égyptiennes (8,2 millions d'euros) selon l'agence officielle égyptienne Mena, Ahmad Nazif est accusé d’avoir abusé de ses fonctions afin de s’enrichir. Il se serait approprié illégalement un terrain appartenant à l'État, ainsi qu’un appartement à Alexandrie, et aurait détourné de l'argent public.

L’année dernière, Nazif avait par ailleurs été condamné à un an de prison avec sursis. En cause : un contrat d'importation de nouvelles plaques d'immatriculation passé sans appel d'offres, et à un prix supérieur au marché, avec un homme d'affaires allemand.

Fin janvier 2011 - début de la révolte populaire en Égypte ayant conduit à la chute du raïs - Nazif avait quitté son poste, avant d’être inculpé en juillet puis placé en détention provisoire. Outre les trois ans de prison, l’ancien chef de gouvernement, nommé en 2004, a également écopé jeudi d’une amende de 9 millions de livres égyptiennes (1,1 million d'euros environ).

Les anciens du régime Moubarak face à la justice

Le cas d’Ahmad Nazif n’est pas isolé, et de nombreux anciens responsables ou hommes d'affaires proches de Moubarak ont également été inquiétés par la justice depuis la chute de l'ancien président, le 11 février 2011. À commencer par Habib el-Adli, ex-ministre de l'Intérieur du président déchu, condamné dès mai 2011 à douze ans de prison pour blanchiment d'argent et enrichissement illicite.

Successeur d’Ahmad Nazif après son départ du gouvernement, Ahmad Chafiq a également hérité du même sort. L’ex-ministre de l'Aviation civile a en effet été contraint au départ peu après la chute du régime, ce qui ne l’a pas empêché de se présenter comme candidat à la présidentielle de juin 2012. Aujourd’hui réfugié aux Émirats arabes unis, il est visé par un mandat d’arrêt qui prévoit son arrestation en cas de retour sur le territoire égyptien.

Quant à Hosni Moubarak, il purge lui-même une peine de prison à perpétuité pour la mort de manifestants durant la révolte contre son régime. Ses deux fils, Alaa et Gamal, acquittés dans un premier procès pour corruption où ils comparaissaient aux côtés de leur père, sont toujours en détention préventive en attendant un procès à la suite de nouvelles accusations.

FRANCE 24 avec dépêches