Les Néerlandais se rendent aux urnes mercredi afin d'élire leurs députés. Un scrutin marqué par la crise de la zone euro, et dont les partis europhiles devraient sortir vainqueurs, selon les sondages.
Les bureaux de vote ont ouvert ce mercredi aux Pays-Bas pour les élections législatives qui devraient conforter les grands partis europhiles, et notamment le Premier ministre Mark Rutte, dans les urnes, et dissiper les craintes de voir les mouvements populistes ou radicaux tirer parti de la crise.
Au coude à coude dans les sondages, le chef du gouvernement sortant Mark Rutte (Parti libéral, VVD), ancien directeur des ressources humaines du groupe Unilever, et Diederick Samson (Parti travailliste, PvdA), ex-militant de Greenpeace, ont occupé le devant de la scène médiatique dans les derniers jours de campagne.
Le spectre d’une cohabitation
Un temps envisagée, l’idée d’une cohabitation dans le cadre d'une coalition gouvernementale à laquelle un ou deux autres mouvements seraient associés a été écartée par les deux hommes. Toutefois, l'arithmétique parlementaire et la fragmentation du paysage politique ne leur laisseront vraisemblablement pas d'autre choix. Selon Bernard Bouwman, spécialiste en communication politique et professeur adjoint à Webster University, dans la ville de Leiden, l’hypothèse d’une cohabitation inquiète les Néerlandais.
"Beaucoup d’électeurs craignent des arrangements en faveur d’une coalition. Ils veulent un gouvernement fort qui devra prendre des décisions importantes," a-t-il déclaré à FRANCE 24.
Le parti socialiste, plus à gauche que les travaillistes, et le Parti de la liberté, formation populiste et xénophobe de Geert Wilders, pointent, quant à eux, en troisième et quatrième position dans les intentions de vote.
La crise de la zone euro en toile de fond
Quel que soit le vainqueur, les Pays-Bas resteront à n'en pas douter l'un des membres de la zone euro les plus hostiles à l'aide en faveur des États lourdement endettés. Figurant parmi les derniers titulaires d'un triple A pour leur dette souveraine, les Pays-Bas sont, à l’instar de l'Allemagne, d'ardents partisans de la discipline budgétaire. Ce scrutin fait ainsi figure de baromètre de l'attachement des pays du Nord à l'austérité et de leur point de vue à l'égard des plans de sauvetage des États membres de la zone euro au bord de la faillite.
Les contribuables néerlandais, confrontés à l'érosion de leurs avantages sociaux, jugent injuste que des millions d'euros soient alloués à des gouvernements jugés inconséquents.
L’échec annoncé de Wilders
Militant pour une sortie de l’Union européenne, le parti d’extrême-droite de Geert Wilders pourrait, quant à lui, connaître un réveil difficile au lendemain des élections.
"Aujourd’hui, l’attention est moins portée sur l’Islam et l‘immigration. Wilders a tenté de s’adapter à ce changement en jouant la carte de l’Europe, sans succès. La plupart des gens réalisent que l’Europe rencontre des problèmes mais les Pays-Bas sont un petit pays et, au final, dépendent de l’Europe," commente Bernard Bouwman.
Lors de ces élections anticipées, le cinquième scrutin législatif organisé ces dix dernières années aux Pays-Bas, les grands perdants devraient être les chrétiens-démocrates du CDA, partenaires de la coalition sortante.
FRANCE 24 avec dépêches