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Dominique de Villepin entendu dans une affaire d'escroquerie

L'ancien Premier ministre a été placé en garde à vue pendant près de 7 heures ce mardi à Paris où il a été entendu par les gendarmes qui enquêtent sur une affaire d'escroquerie présumée au sein de Relais & Châteaux.

L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin a été placé en garde à vue pendant près de 7 heures mardi 11 septembre à Paris où il a été entendu par les gendarmes en charge du dossier Relais & Châteaux, une affaire d'escroquerie présumée. Il est "probable" que le juge d'instruction demande à entendre ultérieurement Dominique de Villepin à Strasbourg, a déclaré à l'AFP le vice-procureur de Strasbourg Brice Raymondeau-Castanet, précisant qu'il reviendrait au juge de décider sous quel statut il entendra l'ancien Premier ministre : simple témoin, témoin assisté ou mis en examen.

Dominique de Villepin a déclaré dans un communiqué que cette audition était "prévue de longue date" et qu'il avait redit "sereinement, simplement et dans le cadre normal de la procédure [n'être] en rien impliqué dans le déroulement de cette triste affaire [...]."

Les liens entre Bulot et Villepin en cause

Les rapports entre l’ex-chef de gouvernement et l’ancien président de Relais & Châteaux, Régis Bulot, qui a été écroué en 2011 et mis en examen pour "escroquerie en bande organisée, abus de confiance et blanchiment", est au cœur de cette affaire judiciaire. Régis Bulot est notamment soupçonné d'avoir, entre 2002 et 2008, détourné 1,6 million d'euros, reversés en liquide par des fournisseurs à qui des prestations avaient été surfacturées.

Fin 2011, des écoutes téléphoniques ont fait apparaître Dominique de Villepin dans le dossier. Il aurait tenté de faire pression sur Jaume Tàpies, le successeur de Régis Bulot à la tête de l'association Relais & Châteaux, pour qu'il n'ébruite pas ce qu'il aurait pu découvrir sur son prédécesseur. Ainsi, après avoir déjeuné en janvier 2010 avec Jaume Tàpies, Dominique de Villepin se serait vanté par téléphone auprès de Régis Bulot d'avoir "fait [à ses interlocuteurs] une trouille dix fois au-dessus de ce qu'ils imaginaient". "Il y a une chose que je leur ai fait comprendre... C'est que s'il y avait un intérêt commun à la maison Relais & Châteaux, c'est que rien de tout ce qu'ils m'ont dit ne sorte jamais, ce dont ils sont convaincus", aurait-il encore ajouté.

Compromettre le candidat Villepin ?

Régis Bulot a reconnu ce système de surfacturations mais nie en revanche avoir mis en place un système de nuitées gratuites au bénéfice d'hommes politiques ou tout financement politique. Selon ses déclarations, Dominique de Villepin n'a pas bénéficié de détournements, que ce soit sous la forme de versements en liquide ou de séjours gratuits. Dominique de Villepin et son épouse ont notamment séjourné en 2005 dans un Relais & Châteaux en Martinique.

En 2011, se défendant de toute implication dans cette affaire, Dominique de Villepin, alors candidat à l’élection présidentielle, avait estimé qu'on cherchait à le compromettre pour l'écarter de la course à l'Elysée.

FRANCE 24 avec dépêches