logo

Corse : série d'attentats contre des enseignes de la grande distribution

Plusieurs charges de faible puissance ont visé sept centres commerciaux corses dans la nuit de dimanche à lundi. Si ces attentats n'ont pas été revendiqués, les enquêteurs suspectent le Front de libération national de la Corse (FLNC).

REUTERS - Une vague d'attentats à l'explosif a secoué la Corse dans la nuit de dimanche à lundi entre 00h15 (22h15 GMT) et 01h00 heure du matin, a confirmé la préfecture.

Des charges de faible puissance placées devant les devantures, les rideaux metalliques ou les portes ont causé des dégâts matériels légers et n'ont pas fait de victime.

Bien qu'aucune inscription évoquant le FLNC (Front de libération nationale de la Corse) n'ait été retrouvée sur place, la simultanéité et l'étendue géographique de ces actes ont mis les enquêteurs sur la piste d'une "nuit bleue" de la mouvance terroriste.

"Le commando a pu agir à moto, déposer les engins explosifs et partir", a estimé l'un d'eux. Les constatations de l'identification judiciaire n'ont pas permis de déterminer la
nature et le poids des charges employées, mais l'hypothèse d'un "engin artisanal" était évoquée sur place, par un expert.

L'enseigne Leclerc a été particulièrement touchée puisque cinq de ses supermarchés ont été visés, à Ajaccio, à Sarrola-Carcopino (dans la périphérie ajaccienne) où un "Drive" ouvre ses portes, à Bastia, à Oletta (à 20 Km de l'agglomération bastiaise) et à San Giuliano, dans la plaine orientale de l'île.

Toujours dans le Sud, l'hypermarché Géant Casino (Ajaccio) et le magasin Décathlon (Sarrola-Carcopino) ont également été pris pour cibles.

Recomposition

La section antiterroriste du parquet s'est saisie du dossier, qui est entre les mains de la direction régionale de la police judiciaire.

Ces attentats interviennent sur fond de recomposition de la famille nationaliste clandestine où deux tendances sont désormais bien distinctes.

Le 9 juillet dernier, un FLNC bis, proche de la tendance dite du 22 Octobre, dont le pendant légal est le courant Rinnovu, se démarquait du FLNC lors d'une conférence de presse clandestine qui s'est tenue en Haute-Corse.

Ce nouveau FLNC disait vouloir s'en prendre entre autres à la grande distribution, fustigeant "l'économie productive abandonnée au capitalisme sauvage", et aux groupes financiers "qui s'accaparent des pans entiers de l'économie".

Le 6 septembre, la rupture connaissait un écho dans la vitrine légale. Le mouvement indépendantiste Corsica Libera, dont le chef de file Jean-Guy Talamoni a réalisé 10% aux élections territoriales de 2010, connaissait une scission avec le courant U Rinnovu (le renouveau). Son leader Paul-Félix Benedetti, de sensibilité plus sociale, appelait à une "plus grande lisibilité politique" et dénonçait une gestion hégémonique du parti indépendantiste.

Ces derniers mois, le FLNC, alors unifié, avait également menacé des groupes de la grande distribution. En l'absence de revendication, ces attentats ne sont reliés pour l'heure à aucun de ces mouvements.

Tags: France, Corse,