L'envoyé spécial de FRANCE 24 Yacine Ben Rabia a suivi les combattants à Alep, capitale économique de la Syrie, où la bataille fait rage depuis le mois de juillet. Dans les rues, les civils ont pris les armes pour devenir des guerriers. Reportage.
Alep, quartier Seif al-Dawla, 7 h du matin. Une explosion retentit suivie de tirs de kalachnikovs. Les insurgés viennent de lancer l’assaut contre la police du quartier. Abou Abdallah, épicier de profession, devenu un soldat, mène l’attaque avec une vingtaine d’hommes. La rébellion qui déchire la Syrie depuis 18 mois en a fait un chef de guerre.
Ces intermittents de la guerre se battent sans gilet par balles ni casque. "Je ne veux aucune initiative personnelle", lance Abou Abdallah à ses hommes entre deux explosions. Difficile de voir une stratégie dans l’assaut des rebelles.
À quelques mètres, Abou Mahommed dirige le groupe d’appui, chargé d’assurer les arrières du groupe d’assaut et de fournir renforts, munitions et renseignements. Il n'avait pas prévu de devenir un guerrier.
itIl y a quelques mois encore, Abou Mahommed était entrepreneur en Hongrie. Il a vendu son entreprise pour financer lui-même son groupe de combattants. "Tout ça, c’est une conséquence de la cruauté du régime envers les civils. Il n'épargne ni enfants, ni femmes, ni vieillards, témoigne-t-il. On n’est pas des terroristes, on est juste des habitants d’Alep. Avant, on avait aucune connaissance des armes".
Après plusieurs mois d’affrontements, les rebelles deviennent de plus en plus aguerris face à l’armée de Bachar al-Assad. Des rebelles qui, malgré leur inexpérience, continuent de résister à l’armée régulière.