
Officiellement investi candidat du Parti démocrate, Barack Obama prononce, dans la nuit de jeudi à vendredi, un discours pour rassembler ses troupes à quelques semaines de l’élection présidentielle du 6 novembre.
Barack Obama va tenter de raviver la flamme. Au lendemain du discours dithyrambique de son prédécesseur démocrate à la Maison Blanche, Bill Clinton, c’est l'actuel président des États-Unis qui vient clôturer, ce jeudi 6 septembre, la convention démocrate qui se tient à Charlotte, en Caroline du Nord. Ce moment, très formel, marquera son investiture officielle comme candidat du parti de l'âne à la présidentielle du 6 novembre, que Barack Obama compte bien remporter une seconde fois.
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Le leader démocrate foulera l’estrade du Time Warner Cable Arena, complexe de 15 000 places au cœur de la grande ville de Caroline du Nord, vers 22h10 jeudi soir (4h10 vendredi matin à Paris). Initialement, le président sortant devait prononcer son discours d’investiture dans un stade à ciel ouvert de 73 000 sièges mais c’était sans compter sur les caprices de la météo. Après les menaces de tempête tropicale ayant contraint les républicains à écourter leur convention, la semaine dernière, à Tampa, en Floride, ce sont les risques d’orages violents qui sont venus jouer les trouble-fête chez les démocrates.
Le comité d'organisation a donc décidé, "par précaution", de rapatrier l'événement dans une salle couverte, cinq fois plus petite. Ce léger contretemps n’a pas manqué de provoquer les railleries du camp adverse y voyant plutôt une tentative de dissimuler l’échec des démocrates à faire stade comble. Une accusation immédiatement démentie par l’équipe de campagne de Barack Obama, lui-même déçu de ce changement de programme.
Obama a "tenu ses promesses"
Après les grands noms du parti, les élus locaux et les simples inconnus venus chanter ses louanges ces deux derniers jours, le président devrait revenir sur des terrains déjà défrichés pour lui : défense de la classe moyenne et démontage des arguments de son adversaire républicain Mitt Romney, investi il y a une semaine. Une vidéo intitulée "Promises Kept " - “Promesses tenues” en français - envoyée à la presse résume l’esprit du discours qu'il devrait prononcer. Construit autour d’images de la convention de Denver de 2008, le clip, d’un peu plus de 5 minutes, évoque également la fin de la guerre en Irak et la mort d’Oussama Ben Laden, l’ennemi public numéro un tué lors d’un raid au Pakistan en 2011.
Bill Clinton superstar
Mercredi soir, tous les regards étaient braqués sur Bill Clinton. Orateur hors pair, l’ancien président a su électriser les foules en prononçant un vibrant plaidoyer en faveur de son successeur. Il a dit croire en lui "de tout cœur", insisté sur ses capacités à redresser l'économie et dénoncé "la pagaille totale" laissée par les républicains il y a quatre ans.
"Sommes-nous là où nous le souhaitons ? Non. Est-ce que le président est satisfait ? Non. Mais sommes-nous dans une meilleure situation que quand il a pris ses fonctions, avec une économie en chute libre, qui perdait 750 000 emplois par mois ? La réponse est oui !", a lancé celui qui n’a pas toujours été tendre avec Barack Obama. Il y a quatre ans, lors de la primaire dans laquelle son épouse Hillary Clinton était engagée, Bill Clinton était allé jusqu’à dénoncer le "conte de fées" Obama.
"Il a démonté chaque argument entendu à la convention républicaine, pièce par pièce, et surtout d’une manière facile à comprendre", analyse pour FRANCE 24 Constance Borde, présidente de Democrats Abroad France. "Barack Obama a laissé la défense de son bilan à Bill Clinton pour se concentrer sur l’avenir et le programme qu’il propose".
itJuste avant de monter à la tribune, le 44e président des États-Unis sera précédé par son vice-président Joe Biden. Connu pour être un gaffeur en série, le colistier de Barack Obama jouit pourtant d’une forte popularité. D’après des sondages compilés par le Washington Post, 43 % des Américains ont une bonne opinion de l’ex-sénateur du Delaware.
Sous le regard de ses filles et de sa femme, Michelle
Dans l’auditoire, Barack Obama pourra également compter sur la présence de ses deux filles. À peine sorties de l’école privée Sidwell Friends de Washington, Malia, 14 ans, et Sasha, 11 ans, se sont envolées pour la Caroline du Nord. Depuis le début de la campagne, les deux fillettes ont rarement été exposées. Mardi, lors du discours de Michelle Obama à la Convention démocrate, c’est devant la télévision, blotties contre leur père sur un canapé de la Maison Blanche, qu’elles ont assisté à l’évènement, un moment immortalisé par une photo officielle.
À cette occasion, comme souvent, Michelle Obama n’a pas manqué d’évoquer ses filles. "Au bout du compte, mon titre le plus important, c'est celui de 'Maman en chef'. Mes filles sont toujours le cœur de mon cœur, et le centre de mon univers", a lancé la First Lady. Une manière de signifier, une fois encore, que les Obama restent des parents avant tout, avec les mêmes préoccupations que leurs concitoyens.
Après ce temps fort, l’heure ne sera pas à la détente. Bien au contraire. Dans certains États, le vote anticipé pour l'élection présidentielle commence dès jeudi. Barack Obama repartira donc en campagne dès vendredi avec son colistier. Direction le New Hampshire, dans le nord-est du pays, et l'Iowa, dans le centre, deux États-clés où Mitt Romney a prévu de se rendre le même jour. L'enjeu est de taille : depuis la fin du mois d'août, le candidat républicain remonte dans les sondages qui le placent au coude-à-coude avec Barack Obama.