logo

Les aéroports de Damas et d’Alep dans la ligne de mire des rebelles

Soucieuse de réduire la supériorité aérienne des forces syriennes, la rébellion annonce que les aéroports de Damas et d’Alep, qui selon elle sont utilisés à des fins militaires, seront considérés comme des "cibles" à partir du 10 septembre.

À défaut d’avoir des armes anti-aériennes, les rebelles syriens menacent de contrer la maîtrise du ciel de l'armée régulière en s’attaquant aux principaux aéroports civils du pays. Précisément ceux de Damas et d’Alep, qu’ils jugent être utilisés par le régime de Bachar al-Assad à des fins militaires. Un ultimatum lancé en fin de semaine dernière par l’Armée syrienne libre, recommandant aux compagnies aériennes d'annuler leurs vols vers ces deux villes syriennes, devait arriver à expiration mardi. Mais le délai a été repoussé jusqu’au 10 septembre, à minuit.

"Cibles militaire légitimes"
it
Les aéroports de Damas et d’Alep dans la ligne de mire des rebelles

"Suite à la demande de plusieurs compagnies aériennes internationales, l’ultimatum a été reporté au 10 septembre, c'est-à-dire qu’à partir de cette date, les aéroports de Damas et d’Alep seront considérés comme des cibles militaires légitimes", a déclaré, ce mardi, Bassam el-Dada, conseiller politique de l’ASL sur l’antenne arabe de FRANCE 24. Joint au téléphone à Ankara, en Turquie, il accuse le régime syrien "d’avoir transformé ces aéroports en plateformes militaires servant aux transports de troupes, à leur ravitaillement en armes et en munitions via des avions civils syriens, iraniens et russes".

Et ce, pas uniquement pour gagner du temps. Un document de l’ASL, posant le premier ultimatum et cité dans un article publié le 31 août par le quotidien saoudien "Al-Sharq al-Awsat", affirmait que l’armée de l’air syrienne était contrainte d’utiliser les aéroports civils du pays "après plusieurs attaques rebelles qui ont porté un préjudice grave à des aérodromes militaires". Au cours du mois d’août, les attaques de la rébellion contre les aéroports et les appareils de l'armée de l'air syrienne se sont en effet multipliées, notamment sur la base aérienne de Boukamal (est), l'aéroport militaire de Hamdane (près de la frontière irakienne) et ceux de Taftanaz et d’Abou el-Zouhour (nord-ouest). Si elle affirme avoir détruit plusieurs appareils lors de leurs différentes opérations, l’ASL reconnaît toutefois ne pas avoir réussi à mettre un terme aux bombardements aériens.
Guerre ouverte
Bilan humanitaire catastrophique en août

Face aux violences, plus de 100.000 Syriens se sont réfugiés dans les pays voisins en août, "le chiffre mensuel le plus élevé depuis le début du conflit" en mars 2011, a annoncé le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) à Genève.

Au total, quelque 235.000 Syriens ont fui la Syrie et 1,2 million ont été déplacés dans le pays.

Source : AFP

"Nous sommes en guerre ouverte contre le régime, nous nous devons de répondre aux frappes aériennes qui visent notre peuple", explique Bassam el-Dada. Et d’ajouter : "Si nous étions irresponsables, nous n’aurions pas adressé un ultimatum aux compagnies civiles, par conséquent la responsabilité de ce qui arrivera dans le futur incombera au pouvoir illégitime en Syrie et à ses alliés russes".

Moscou, justement, a estimé, mardi 4 septembre dans un communiqué publié par le ministère des Affaires étrangères russe, que l’attaque des aéroports civils était une "ligne rouge" à ne pas franchir. "En cas de réalisation de cette menace, la responsabilité en incomberait non seulement aux exécutants, mais aussi à leurs protecteurs", conclut le ministère.
"Les Russes devraient avoir honte de fixer des lignes rouges à un peuple qui se fait massacrer", a riposté Bassam el-Dada.