
Le vice-Premier ministre irakien a déclaré, dimanche, que le groupe français Total devra faire un choix entre un juteux contrat pétrolier à Halfaya, dans le sud de l’Irak, et ses activités d'exploration dans la région autonome du Kurdistan irakien.
AFP - Le géant pétrolier français Total doit rompre ses liens avec la région autonome du Kurdistan irakien (nord) ou vendre ses parts dans un champ pétrolier majeur dans le sud de l'Irak, a affirmé dimanche à l'AFP le vice-Premier ministre irakien.
L'Irak est devenu le deuxième producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) devant l'Iran, sa production s'élevant désormais à 3,2 millions de barils par jour, a annoncé dimanche le vice-Premier ministre irakien.
"La production pétrolière est désormais de 3,2 (millions b/j), plus élevée que d'autres pays comme l'Iran, les Emirats arabes unis et le Koweït", a déclaré aux journalistes Hussein al-Chahristani, vice-Premier ministre chargé de l'Energie.
L'Irak cherche à augmenter sa production et ses exportations de pétrole, principale source de revenus de l'Etat, alors que l'Iran est soumise à des sanctions économiques visant notamment son secteur pétrolier, en raison de son programme nucléaire controversé.
Source: AFP
"Pour clore cette affaire, il a été demandé (à Total) de se retirer du champ pétrolier de Halfaya (sud), en lui donnant la possibilité de vendre sa part à d'autres sociétés, ou bien de rompre son contrat avec le Kurdistan", a expliqué Hussein al-Chahristani, vice-Premier ministre chargé de l'Energie.
Il n'a pas précisé le délai fixé à Total pour prendre une décision.
Le Kurdistan a signé des dizaines de contrats pétroliers avec des compagnies étrangères sans l'approbation de Bagdad, qui exige que ce type de négociations passe à travers son ministère du Pétrole et considère comme illégal tout contrat conclu en dehors de ce circuit.
Total a annoncé le 31 juillet avoir signé un accord lui permettant de prendre part à l'exploration pétrolière au Kurdistan irakien.
"Total a annoncé qu'il avait signé des contrats au Kurdistan et à cause de cela, le ministère du Pétrole lui a dit qu'il enfreignait la loi irakienne", a souligné M. Chahristani.
"S'il met fin à son contrat avec le Kurdistan, il peut exploiter le champ d'Halfaya", a-t-il ajouté.
En juin, le gouvernement irakien avait prévenu les compagnies françaises que tout contrat avec Bagdad serait annulé si elles signaient d'autres contrats avec des autorités locales ou régionales.
Les relations entre le gouvernement irakien et les autorités du Kurdistan, région autonome du nord de l'Irak, sont au plus bas depuis plusieurs mois en raison notamment de profonds différends sur le dossier des hydrocarbures.