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Sept ans après les faits, la Cour suprême juge le plus grand scandale de corruption sous la présidence Lula. Le "procès du siècle" concerne des ex-ministres accusés d'avoir trempé dans une vaste entreprise de corruption appelée "Mensalao".

AFP - La Cour suprême brésilienne a commencé jeudi à juger 38 personnes dans le cadre du plus grand scandale de corruption politique du Brésil impliquant le Parti des travailleurs (PT), au pouvoir depuis dix ans.

Le "procès du siècle", comme le qualifie la presse locale, concerne des ex-ministres, parlementaires, entrepreneurs et banquiers impliqués dans un réseau présumé d'achat de votes au Parlement orchestré par le parti de gauche entre 2002 et 2005.

La première audience, ouverte au public, a débuté avec la lecture par le président du Tribunal fédéral suprême Ayres Britto de la liste des personnes accusées d'enrichissement, de blanchiment d'argent, de corruption et de fraude, délits qui pourraient leur valoir jusqu'à 45 ans de prison.

Les accusés, qui comparaissent en liberté, devront répondre de leur implication dans un système perfectionné - appelé "mensalao" - destiné à acheter des soutiens au Congrès en faveur du gouvernement lors du premier mandat de Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2007), selon l'accusation.

Fondateur et dirigeant du PT, Lula a été mis hors de cause par la justice, mais le scandale a failli lui coûter sa réélection en 2006.

Parmi les accusés, figurent des dirigeants historiques du PT, dont trois ex-ministres - José Dirceu (chef de cabinet du président Lula), Luiz Gushiken (Communication) et Anderson Adauto (Transports) - et une dizaine d'anciens parlementaires de quatre partis membres de la coalition soutenant le président à l'époque.

Le PT, toujours au pouvoir, avec la présidente Dilma Roussef, a perdu avec cette affaire une génération de dirigeants historiques et l'image d'intégrité dont il jouissait depuis ses origines, sous la dictature (1964-1985).

Les premières condamnations sont attendues à la mi-septembre.