Figure de proue du cinéma du réel, le réalisateur français Chris Marker est décédé dimanche, à Paris, à l'âge de 91 ans. Ce cinéaste très engagé est notamment l'auteur de "La Jetée" (1962) et du documentaire "Le fond de l'air est rouge" (1977).
AFP - Chris Marker, cinéaste et écrivain français engagé mort dimanche au jour de ses 91 ans, a renouvelé le court-métrage et le documentaire avec "Cuba Si!" (1961) ou "Le fond de l'air est rouge" (1977, voir vidéo au bas de la page), mais aussi le récit de fiction avec "La Jetée" (1962) et ses photos fixes.
Né le 29 juillet 1921 à Neuilly-sur-Seine, Christian-François Bouche-Villeneuve de son vrai nom est aussi le fondateur en 1951 au Seuil de la collection "Petite Planète".
Auteur d'une cinquantaine de films au total, il a pour thème de prédilection la mémoire et en particulier la façon dont s'agencent mémoire individuelle et histoire.
C'est sur les Jeux olympiques d'Helsinki qu'il réalise en 1952 son premier film ("Olympia 1952"), avec de modestes moyens, après avoir publié son premier roman, "Le coeur net", en 1949, dont le personnage central est un aviateur.
Il travaille avec Alain Resnais, notamment pour "Les statues meurent aussi" (1953) et Joris Ivens, tout en promenant sa caméra des usines Lip à l'Asie. Son premier long métrage, "Lettre de Sibérie", sort en 1958.
Il filme Paris après les accords d'Evian dans "Le Joli mai" (1963), où son texte est lu par Yves Montand, auquel il consacrera en 1974 un reportage, "La solitude du chanteur de fond". En 1966, il raconte ses voyages dans 26 pays dans "Si j'avais quatre dromadaires".
Dans les années 1980-1990, il tourne notamment "Sans soleil" (1982), souvent considéré comme son chef d'oeuvre, ou "Level Five" (1996) et explore les possibilités de la création audiovisuelle et des nouvelles technologies. En 1997, il publie "Immemory", un CD-Rom utilisant toutes les ressources du multimédia. Il diffuse sur internet son dernier court-métrage, réalisé en 2007, "Leila Attacks".
Secret, Chris Marker aimait à entretenir le mystère sur sa vie, affirmant par exemple à certains être né à Oulan Bator, et refusait d'être photographié ou de présenter ses films.
Retrouvez la deuxième partie du documentaire "Le fond de l'air est rouge" en cliquant ici.