logo

La spécialiste grecque du triple-saut Paraskevi Papachristou a été exclue mercredi des Jeux de Londres pour avoir publié un tweet jugé raciste sur l’immigration africaine dans son pays. Retour sur cet incident inédit dans l’histoire des Olympiades.

Paraskevi Voula Papahristou, 23 ans, est devenue mercredi 25 juillet la première athlète à être exclue des Jeux olympiques pour un tweet. La triple-sauteuse grecque a été sanctionnée par son comité national olympique pour des propos jugés racistes, qu’elle a publiés le 22 juillet sur le réseau social Twitter.

« Avec autant d'Africains en Grèce, au moins les moustiques du Nil occidental mangeront de la nourriture maison », avait-elle tweeté sur son compte personnel, à moins d’une semaine du début des JO.

Με τόσους Αφρικανούς στην Ελλάδα..Τουλάχιστον τα κουνούπια του δυτικού Νείλου..θα τρώνε σπιτικό φαγητό!!!

— βούλα Παπαχρήστου (@papaxristoutj) Juillet 22, 2012

La sanction via Twitter

Durant 48 heures, le tweet est passé inaperçu. Même le dispositif du Comité international olympique (CIO), "The Olympic games monitoring", mis en place pour surveiller en permanence tout le contenu olympique en ligne n’a rien vu passer. Pas évident de jouer aux inspecteurs dans un réseau social qui compte aujourd’hui près de 400 millions d’utilisateurs.

@papaxristoutj Αν είναι σοβαρή η Ελληνική Ολυμπιακή Ομάδα, θα πρέπει να σας βάλουν στο πρώτο αεροπλάνο και να σας στείλουν πίσω.

— Stavros Martinos (@smartinos) Juillet 25, 2012

Ironie du sort, c'est la multiplication des réactions de plus en plus nombreuses sur Twitter qui semblent avoir alerté le Comité olympique grec. Plusieurs « twittos » grecs ont posté des commentaires de 140 caractères désapprouvant les propos Voula Papahristou. Certains ont même appelé les autorités olympiques nationales à sanctionner l’athlète. A l’instar de cette réponse de Martinos Stavros, un de quelques 7000 « followers » de Papachristou : « Si vous êtes sérieux, l’équipe olympique grecque devrait être la première à vous renvoyer.»

Message reçu. Par un communiqué publié sur son site Internet, le Comité olympique grec est intervenu mercredi pour suspendre Paraskevi Papachristou des Jeux olympiques « en raison de ses commentaires contraires aux valeurs et idéaux du mouvement olympique ».

Le CIO avait pourtant communiqué à toutes les équipes participantes aux Jeux de Londres les restrictions en vigueur en matière de communication sur les réseaux sociaux : il y est notamment interdit aux athlètes, sous peine de sanctions graves, de transgresser les principes de la Charte olympique par des propos discriminatoires, de la propagande politique ou religieuse.

Le CIO soutient, l’extrême-droite grecque en colère

Lors d’une conférence de presse le même jour à Londres, le CIO a alors pris acte de la décision du comité olympique grec. « Apparemment, Paraskevi Papachristou a vraiment contrevenu aux principes olympiques et à la Charte et si elle a transgressé ces principes, nous soutiendrons le comité olympique grec », a déclaré Mark Adams, directeur de la communication du CIO.

En Grèce, « l’affaire Papachristou » prend une tournure politique. Sur son compte twitter, Ilias Kasidiaris, le député du parti d’extrême droite Chryssi Avghi (Aube Dorée), a annoncé jeudi son intention d’interpeller le ministre grec du sport au sujet de « l’exclusion inadmissible de Papachristou aux Jeux olympiques ».

Réfutant toute manipulation politique, l’athlète incriminée multiplie des tweets de rédemption sur le réseau social. « Je tiens à exprimer mes plus sincères excuses pour la mauvaise blague sans saveur que j'ai publiée sur mon compte Twitter. »

I would like to express my heartfelt apologies for the unfortunate and tasteless joke I published on my personal (cont) tl.gd/ih3mcp

— βούλα Παπαχρήστου (@papaxristoutj) Juillet 25, 2012