logo

Le président présente ses excuses pour les faits de corruption reprochés à son frère

Suite aux soupçons de corruption qui pèsent sur le frère du président sud-coréen, Lee Myung-Bak s'est livré à des excuses publiques au cours d'une allocution télévisée, regrettant que ce genre d'affaire arrive à une personne de son entourage.

AFP - Le président de la Corée du Sud Lee Myung-Bak a présenté mardi ses excuses à son pays pour les faits de corruption présumée dont se seraient rendus coupables son frère aîné et d'autres proches, une affaire qui a terni l'image du chef de l'Etat.

"Je courbe la tête et je m'excuse pour avoir causé du souci avec ces affaires", a déclaré le président lors d'une brève allocution télévisée. "Cela me brise le coeur (...) que des choses aussi regrettables se soient déroulées chez des personnes qui me sont proches".

Le frère ainé du chef de l'Etat, Lee Sang-Deuk, 76 ans, un ancien député du parti conservateur, a été arrêté et placé en détention mi-juillet, soupçonné de corruption.

L'accusation affirme qu'il s'est fait remettre 600 millions de wons (428.300 euros) par les dirigeants de deux caisses d'épargne en difficulté, la Solomon Savings Bank et la Mirae Savings Bank, entre 2007 et 2011. En échange, il leur promettait de leur éviter audits et sanctions.

Lee Sang-Deuk est tenu pour être un membre influent dans l'entourage de Lee Myung-Bak mais ses critiques estiment qu'il a cherché à obtenir une influence injustifiée une fois son frère arrivé au pouvoir.

La Corée du Sud se prépare à des élections présidentielles en décembre 2012. La Constitution interdit au président Lee Myung-Bak, du parti conservateur, de se représenter, au terme de ses cinq ans de mandat.

Les analystes estiment que cette affaire, aussi embarrassante soit-elle, n'aura que peu d'effet sur ces élections.

Le parti Nouvelle Frontière (conservateur) "s'est distancé du président, comme si l'un et l'autre n'avaient plus aucun lien", a souligné auprès de l'AFP le professeur Lee Junhan, de l'université Incheon.

Le parti conservateur pourrait être mené à la présidentielle par Park Geun-Hye, 60 ans, fille d'un ancien président-dictateur resté près de 20 ans à la tête de la Corée du Sud. Si elle était élue, elle deviendrait la première présidente du pays.

Les trois prédécesseurs de Lee Myung-Bak ont tous été embarrassés par les agissements coupables de leurs proches.

Roh Moo-Hyun (président de 2003 à 2008) s'est tué en 2009 en se jetant du haut d'une falaise, après l'ouverture d'enquêtes pour corruption visant des collègues proches et des parents.