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Une rencontre entre Rajoelina et Ravalomanana fait naître l'espoir d'une sortie de crise

Andry Raojelina, président de la Transition malgache, s'est envolé pour les Seychelles où il doit rencontrer son rival, Marc Ravalomanana. L'entrevue pourrait amorcer une sortie de la crise politique qui plombe le pays depuis 2009.

Embourbé dans une crise politique depuis 2009, Madagascar a connu, dimanche, un nouvel épisode violent. À quelques jours d’une rencontre entre les deux rivaux Marc Ravalomanana, l'ancien président en exil depuis trois ans, et Andry Rajoelina, président du régime de transition, une mutinerie a éclaté près de l’aéroport principal d’Antananarivo. Au moins trois personnes ont été tuées. Dimanche en fin de journée, l’armée a annoncé avoir repris le contrôle de la situation.

Andry Rajoelina, interview pour FRANCE 24, le 8 décembre 2011

Ces heurts témoignent d’un climat politique toujours tendu sur la Grande Île, malgré l’optimisme affiché par Andry Rajoelina. Interrogé par FRANCE 24 fin 2011, le numéro un malgache, à l’origine du coup d’État de 2009, affirmait que la situation politique à Madagascar s’améliorait, notamment grâce au scrutin qui doit être organisé dans les prochains mois. Le 1er août, la commission électorale (Cenit) doit en effet rendre public le calendrier définitif des élections législatives et présidentielle. Attendues depuis près de trois ans, elles devraient se tenir entre avril et novembre 2013.

Pour l’heure, les dissensions entre pro-Ravalomanana et pro-Rajoelina restent vives : la semaine dernière, les ministres favorables au président déchu, accusés de boycotter l’action du gouvernement, ont été suspendus de leurs fonctions. En outre, le gouvernement de transition fait face à un climat social pour le moins instable. La grogne populaire se fait entendre, les autorités doivent ainsi régulièrement composer avec des grèves et des manifestations.

Une nouvelle rencontre entre Ravalomanana et Rajoelina

Le gouvernement de Rajoelina n’en n’est pas à ses premières difficultés. Depuis trois ans, une succession d’échecs dans les négociations entre le président de la Transition malgache et son rival a durement marqué le paysage politique. Maputo et Addis-Abeba en 2009, Pretoria en 2010, et plus récemment Gaborone en 2011 : aucun accord n’a permis à Madagascar de sortir réellement de la crise politique.

Toutefois, à en croire des diplomates de l’ambassade de Madagascar en France, l’entrevue entre ces deux personnalités politiques, prévue aux Seychelles à partir du 24 juillet, pourrait bien changer la donne. "Nous espérons que cette rencontre va enfin dénouer la crise, La composition solide de la délégation qui entourera les deux protagonistes laisse présager le meilleur", affirme l’un des diplomates, sous le sceau de l’anonymat. Chapeauté par la Communauté de développement des États d’Afrique australe (Sadec), l’entretien se déroulera pour la première fois en face-à-face et à huis clos. Le président Andry Rajoelina s’est dit "prêt à négocier avec Marc Ravalomanana pour que la paix revienne."

D’autres se montrent plus pessimistes."Même s’ils parviennent à un accord, est-ce que cela va concrètement résoudre nos problèmes ?", s’interroge Rahaga Ramaholimihaso, directeur du site d’actualité "Madagascar-Tribune.com", pour qui "cette rencontre est plus symbolique qu’autre chose". Convaincu que la sortie de crise se joue au-delà du gouvernement et de ses opposants, Rahaga Ramaholimihaso espère que les acteurs internationaux "vont enfin s’occuper du peuple malgache". Et d'ajouter : "Puisque la communauté internationale a accepté les conséquences du Printemps arabe, pourquoi n’en serait-il pas de même avec Madagascar ?"