La "Joconde" est à Paris ! Non au Louvre, mais au Parc des Princes. Zlatan Ibrahimovic, ainsi surnommé par son agent, a signé au Paris Saint-Germain version Qatar pour un salaire astronomique de 14,5 millions d'euros par an.
Le Parc tient son prince. Bien mieux que Pato, David Beckham ou Carlos Tevez, les stars qui avaient boudé l’an dernier le Paris-Saint-Germain (PSG) version Qatar, Zlatan Ibrahimovic a signé dans le club de la capitale française. Ce mardi 17 juillet, Leonardo, le directeur sportif, a confirmé avoir trouvé un accord pour le transfert de l'attaquant international suédois. Joueur de classe mondiale, l'ancien avant-centre milanais s’est engagé pour trois ans avec le PSG moyennant un salaire qui pourrait atteindre les 14,5 millions d'euros nets d'impôts par an...
En provenance de l’AC Milan, le club de Silvio Berlusconi, "Zlatan" a fini par accepter l’offre mirobolante du club parisien. Un transfert qui fait définitivement entrer le PSG, et par procuration la Ligue 1, dans une nouvelle dimension. Après le recrutement de
Javier Pastore la saison dernière et ceux d’Ezequiel Lavezzi et de Thiago Silva durant ce mercato, l’effectif des Parisiens coaché par le maestro italien Carlo Ancelotti peut désormais, en effet, faire pâlir d’envie les grands d’Europe.
it
Réactions de supporters du PSG
Fan de Maradona
Après de tels investissements, nul n’ose évidemment imaginer que le titre de champion de France puisse échapper au PSG la saison prochaine. Mais son nouveau buteur âgé de 31 ans, qui a déjà presque tout gagné, n’est pas seulement venu pour aider le club parisien à remporter ce titre qui lui échappe depuis 1994 et briller sur les modestes pelouses de Ligue 1. Plus près de la retraire sportive que du début de sa carrière, l’homme aux multiples titres de champion (Pays-Bas, Italie et Espagne) n’a toujours pas remporté le moindre titre continental, à l'exception d'une Supercoupe d'Europe avec le FC Barcelone, en 2009.
"Mon rêve est de remporter la Ligue des champions. Tout le monde veut la gagner, mais seuls les meilleurs le peuvent", a-t-il confié en 2005 au magazine officiel de l’UEFA. Cela tombe bien : c’est aussi l’objectif
des dirigeants qataris du PSG, qui ont donc tout misé sur ce fils d’immigrés de l’ex-Yougoslavie - sa mère est croate et son père bosniaque - pour conquérir le trophée le plus prestigieux du continent.
it
Émission FOCUS : Le PSG tout puissant sur le marché des transferts
Ce fan de Diego Maradona a inscrit la bagatelle de 237 buts en 497 matchs, soit juste un peu moins que le total de buts inscrits par le trio d’attaquants parisiens composé de Kevin Gameiro, Néné et Guillaume Hoarau en 794 parties officielles (268 buts). Reste que le géant suédois (1,94 m) ne s’est pas seulement imposé comme l’un des meilleurs joueurs de la planète foot grâce à ses statistiques qui donnent le vertige. Son jeu, un alliage rare de puissance physique et d’agilité technique, n'y est pas pour rien non plus. Ceinture noire de taekwondo, "Ibra" est doté d’une grande souplesse et d’une frappe surpuissante qui lui permettent d’inscrire des buts aussi spectaculaires qu’inédits. Les Bleus version Laurent Blanc n’ont toujours pas digéré la reprise acrobatique exécutée par l’ancien Milanais lors de la victoire des Scandinaves sur la France à l’Euro-2012.
Ego surdimensionné
Mais, contrairement à un Lionel Messi, vedette malgré lui, ou à un Kaka, exemple incarné de l’humilité, Zlatan Ibrahimovic possède un ego surdimensionné, à la mesure de son talent. "Je n’ai pas besoin d’avoir le Ballon d’Or pour être le numéro un. […] Dans ma tête, je sais que je suis le plus fort, le plus fort de tous", a-t-il déclaré il y quelques années. Décrit tantôt comme un égocentrique ingérable, tantôt comme un sanguin au grand cœur, "Ibra" n’est pas du genre à se laisser dicter sa conduite, ni par ses partenaires ni par ses entraîneurs. "Je suis une Ferrari, mais tu me conduis comme si j’étais une Fiat", a-t-il lancé un jour à Pep Guardiola, son ancien entraîneur au FC Barcelone avec qui il entretenait des relations orageuses. Ses futurs camarades de vestiaire parisiens à fort tempérament, tel Néné, sont prévenus...
Mais ses adversaires aussi en prennent pour leur grade. "J’aime humilier mon adversaire, ça fait parti de ma conception du jeu", a-t-il également confié. Interrogé un jour de match sur la performance d’un défenseur de Liverpool chargé de le canaliser sur la pelouse, "Ibra" se montre impitoyable : "D’abord, je suis allé à gauche, et lui aussi. Puis, je suis allé à droite, et lui aussi. Puis je suis retourné à gauche, et là il est allé s’acheter un hot dog".
Ses nombreux dérapages à l’entraînement, où il lui arrive de se frictionner avec des coéquipiers, et sur la pelouse, où il s’attire souvent les foudres du corps arbitral, ont fini par le classer dans la rubrique des joueurs ayant un caractère bien trempé, à l'instar des Éric Cantona et autre Hristo Stoitchkov. Les cartons rouges qu'il a récoltés et les matchs de suspension dont il a écopés témoignent d’un comportement souvent provocateur. Bref, "Zlatan" à Paris, c’est l’assurance d’un spectacle sur le terrain comme en dehors, pour le plus grand plaisir des fans du PSG... et de ceux du football en général.