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L'opposant Andry Rajoelina va boycotter les assises nationales

En dépit des menaces formulées par l'armée, qui vient de nommer un nouveau chef d'état-major, l'ex-maire de la capitale Antananarivo a annoncé qu'il ne participera pas aux négociations de sortie de crise avec le président Marc Ravalomanana.

Le leader de l’opposition, Andry Rajoelina, annonce qu’il va boycotter les assises de sortie de crises, qui doivent débuter jeudi, malgré l’ultimatum lancé par l’armée, qui a donné, mardi soir, trois jours aux acteurs de la crise pour s'entendre.


L'armée s'est par ailleurs dotée d'un nouveau chef d'état-major, alors que celui-ci est normalement nommé par le président.


Sur l’antenne de FRANCE 24, le porte-parole du maire destitué de la capitale Antananarivo indique que cet ultimatum ne constitue pas une menace de coup d’État mais plutôt un "acte responsable". Il laisse entendre qu’Andry "TGV" Rajoelina pourrait ne pas s’opposer à une prise de pouvoir par l’armée, alors que l’actuel président paraît de plus en plus isolé.


“Une large partie de l’armée ne répond plus aux ordres du président […] et on n’est pas sûr qu’il dispose encore de forces de sécurité qui lui sont restées loyales, explique l’envoyé spécial de FRANCE 24 à Madagascar, Cyril Vanier. De nombreux soldats considèrent que le président est un opportuniste et n’ont toujours pas digéré le fait qu’ils ont reçu l’ordre de tirer sur les manifestants", ajoute-t-il.


Le week-end dernier, des soldats positionnés dans une base à proximité d’Antananarivo ont fait savoir qu’ils refuseraient désormais de s’opposer aux manifestants.


Cependant, l’armée a promis de rester neutre. Le chef d'état-major, le général Edmond Rasolofomahandry, a donné

mardi soir 72 heures aux "décideurs politiques" du pays pour mettre fin à la crise politique, faute de quoi l’armée prendra "ses responsabilités pour faire fonctionner les affaires nationales, pour préserver les intérêts supérieurs de la nation et l'unité nationale".


"Les rapports de forces peuvent basculer très rapidement", avertit Cyril Vanier, aucun scénario n’est donc à écarter pour l’instant, même si Andry Rajoelina semble pour l’instant en position de force, du fait de l’isolement du président.


Le leader de l’opposition, qui craint d’être arrêté, suit toujours l’évolution de la situation depuis un endroit tenu secret.