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La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton achève sa tournée mondiale en Israël

Lors de son premier déplacement en Israël depuis la rupture des négociations de paix en 2010, la secrétaire d'État américaine a rencontré, lundi, des dirigeants israéliens. Au menu des discussions : l'Égypte et le nucléaire iranien.

REUTERS - Le printemps arabe doit être considéré comme une opportunité aussi bien que comme une source d'incertitude agitant le Moyen-Orient, a déclaré lundi la
secrétaire d'Etat américaine, arrivée en Israël en provenance du Caire.

Hillary Clinton a été reçue ce week-end dans la capitale égyptienne par le président nouvellement élu, Mohamed Morsi, issu des rangs des Frères musulmans. Elle s'y est également entretenue avec le maréchal Hussein Tantaoui, qui dirige le Conseil suprême des forces armées (CSFA).

Lundi, elle a eu des entretiens avec le président israélien Shimon Peres, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et le ministre de la Défense, Ehud Barak.

La secrétaire d'Etat américaine ne s'était pas rendue en Israël depuis la rupture des négociations de paix entre les Palestiniens et les Israéliens en 2010, Israël refusant de
stopper la construction de colonies de peuplement sur les territoires revendiqués par les Palestiniens.

Il s'agit de sa quatrième visite es qualités au Proche-Orient.

Israël est particulièrement préoccupé par le poids grandissant des islamistes dans la région, où ils sont parvenus au pouvoir au gré des révolutions arabes. Le départ d'Hosni Moubarak en février 2011 et l'arrivée au pouvoir d'un représentant des Frères musulmans ont suscité de nombreuses interrogations dans l'Etat hébreu, notamment en ce qui concerne le respect de l'accord de paix conclu en 1979.

Lors de son entretien avec Hillary Clinton, plus haut responsable américain à l'avoir rencontré jusqu'à présent, Mohamed Morsi a assuré que les traités internationaux seraient respectés.

"C'est une période d'incertitude mais aussi d'opportunité. C'est l'occasion de faire avancer nos objectifs communs de sécurité, de stabilité, de paix et de démocratie ainsi que de prospérité pour les millions de gens dans cette région qui attendent encore de connaître un avenir meilleur", a déclaré Hillary Clinton après son entretien avec Shimon Peres.

"C'est dans des moments pareils que des amis tels que nous doivent réfléchir ensemble, agir ensemble. Nous sommes appelés à être habiles, inventifs et courageux", a-t-elle dit à Shimon Peres, ajoutant qu'elle allait aborder "un large éventail de sujets, dont l'Egypte et la Syrie, les efforts de paix, l'Iran, et d'autres questions régionales et mondiales".

A ses côtés, le président israélien a insisté sur l'importance du maintien du traité de paix avec l'Egypte.

"Je pense que ces 30 dernières années, le fait qu'il y ait eu la paix entre nous et Israël a sauvé la vie de centaines de milliers de jeunes gens en Egypte et en Israël, et c'est une cause qui vaut la peine", a déclaré Shimon Peres.

Après avoir rencontré Hillary Clinton, Benjamin Netanyahu a lui aussi souligné que l'Egypte avait été un "pilier pour la paix". "Je crois que c'est quelque chose que nous avons tous deux immédiatement à l'esprit", a-t-il poursuivi lors d'une conférence de presse commune avec la secrétaire d'Etat.

Nucléaire iranien

Les 22 mois qui se sont écoulés depuis la dernière visite de Clinton en Israël reflètent non seulement la paralysie des négociations de paix entre Palestiniens et Israéliens depuis 2010, mais également les tensions qui ont opposé le président Barack Obama et Benjamin Netanyahu sur le programme nucléaire iranien.

Les deux pays ne sont pas d'accord sur la réponse à apporter à la République islamique, qu'ils soupçonnent tous deux de vouloir fabriquer des armes nucléaires, tandis que l'Iran soutient que son programme nucléaire est pacifique.

Les Etats-Unis comme Israël ont annoncé qu'ils se réservaient le droit d'attaquer l'Iran pour l'empêcher de se doter d'armes nucléaires, mais Washington a invité Israël à
faire preuve de patience alors que le durcissement des sanctions économiques commence à faire effet et que les négociations suivent leur cours.

Israël, que beaucoup estiment être le seul pays au Moyen-Orient à disposer d'armes nucléaires, a clairement laissé entendre qu'elle pourrait frapper elle-même l'Iran si la voie diplomatique échouait.

"Nous nous efforçons ensemble de faire en sorte que l'Iran n'atteigne pas son objectif de développer l'arme nucléaire", a ainsi rappelé Benjamin Netanyahu.

La secrétaire d'Etat américaine devait également rencontrer le Premier ministre palestinien Salam Fayyad à Jérusalem, mais non Mahmoud Abbas, président de l'Autorité autonome, qu'elle a vu le 6 juillet à Paris en marge de la conférence des Amis du peuple syrien.