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Khaled Mechaal rencontre brièvement un militant israélien de la paix

, envoyé spécial à Rabat – Ce fut à peine un frôlement entre Khaled Mechaal et Ofer Bronchtein, Président israélien du Forum international pour la paix, lui aussi invité au Congrès du PJD à Rabat. Un geste minuscule annonçant peut-être un avenir immense.

Poignée de main fugace à l’aéroport, "Salaam alekoum". Politesse devant un buffet, "tfadaal", une tape dans le dos de l'Israélien.

"Vous devriez faire de la politique au Maroc, le public vous aime !", lance Bronchtein entre pastilla et tajine. Il faut bien rompre la glace. Dissiper la gêne perceptible de part et d'autre.

"Merci, je vais y penser", répond Mechaal.

Bronchtein a déjà effectué la traversée vers l'autre rive à maintes reprises. Ancien collaborateur de feu l'ancien Premier ministre Itzhak Rabin, il a des contacts réguliers avec l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, qui lui a symboliquement octroyé un passeport palestinien. Avec le français, c'est son troisième :"Je collectionne les passeports en attendant qu'il n'y ait plus de frontières", plaisante cet incorrigible idéaliste.

"D'une certaine façon, Mechaal a voulu me tuer", reconnaît Bronchtein, qui se souvient avoir décidé de quitter Tel Aviv pour Paris un soir de 2001, en pleine intifada du Hamas, lorsque son épouse et lui ont cru que leur fils était au nombre des 21 jeunes victimes de l'attentat du Dolphinarium, célèbre boîte de nuit (l'attentat fut revendiqué par le Djihad islamique qui s'est ensuite rétracté). "Mais je suis convaincu qu'un jour ou l'autre nous devrons discuter avec le Hamas."

Y aura-t-il une suite ? Pourquoi pas ici, au Maroc, pays qui redécouvre l'apport de "ses" juifs ? Les islamistes modérés du PJD peuvent-ils être les nouveaux norvégiens? Les conditions politiques ne sont sans doute pas encore réunies, mais le jalon est posé.