
Le nouveau président égyptien Mohamed Morsi a décidé, ce dimanche, d'annuler l'arrêt pris le 15 juin dernier dissolvant l'Assemblée du peuple. Le Parlement devra se réunir à nouveau jusqu'à ce qu'une nouvelle Assemblée soit élue.
REUTERS - Le président égyptien Mohamed Morsi, issu des rangs des Frères musulmans, a ordonné dimanche par décret que le parlement, dissous par décision de justice, se réunisse à nouveau jusqu'à ce qu'une nouvelle assemblée soit élue.
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"Le président Mohamed Morsi a ordonné la reconvocation des sessions du parlement élu", a déclaré un de ses collaborateurs, Yasser Ali, lisant un communiqué de la présidence.
De nouvelles élections parlementaires auront lieu dans un délai de 60 jours suivant la promulgation de la nouvelle constitution, a-t-il ajouté.
Selon l'agence de presse officielle MENA, les militaires du Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui ont dirigé la transition depuis la chute d'Hosni Moubarak en février 2011, se sont aussitôt réunis pour "étudier et débattre des répercussions de la décision du président Mohamed Morsi de réunir à nouveau le parlement".
Cette réunion, précise l'agence, était présidée par le maréchal Hussein Tantaoui, président du CSFA.
La Haut cour constitutionnelle d'Egypte a provoqué la dissolution du parlement le mois dernier au motif d'irrégularités dans le déroulement du long scrutin qui a eu lieu l'hiver dernier.
Cette décision, prise quelques jours avant le second tour de l'élection présidentielle remporté par le candidat des Frères musulmans, avait été interprétée comme le signe d'une tentative des militaires de préserver leurs prérogatives.
Mohamed Morsi a prêté serment le 30 juin et est devenu lepremier chef de l'Etat du pays le plus peuplé du monde arabe à ne pas sortir des rangs de la puissante armée. Mais, en l'absence de parlement, n'a pas la capacité de faire adopter des lois.
Face à la dissolution du Parlement, doublée d'une réduction des prérogatives présidentielles décidée par le CSFA, les Frères musulmans avaient du reste dénoncé un "coup d'Etat".
"Nous ne pouvons accepter d'avoir un président sans aucun pouvoir. Il s'agit de revenir sur les restrictions (imposées par les militaires) afin que le président Morsi soit en mesure de tenir les promesses qu'il a faites au peuple", déclarait notamment Essam Haddad, responsable de la confrérie et conseiller de Morsi.
Dans les jours ayant précédé l'investiture du nouveau président, l'armée égyptienne et les Frères musulmans ont tenté de rapprocher leurs positions.
Il semblait alors probable que seules les candidatures individuelles au Parlement - celles qui ont été invalidées par la Haute Cour constitutionnelle - feraient l'objet d'un nouveau scrutin, avec l'avantage d'éviter de repartir de zéro et de devoir réélire la totalité de l'Assemblée, y compris les élus au scrutin de liste.