Avec un bénéfice net de 1,5 milliard d'euros en 2008, le groupe européen de défense et d'aéronautique s'est estimé "en bonne position pour affronter la crise". En 2007, EADS avait pourtant accusé une perte nette de 446 millions d'euros.
AFP - Sorti du rouge en 2008 avec un bénéfice supérieur à un milliard d'euros, le groupe européen de défense et d'aéronautique EADS s'est estimé "en bonne position pour affronter la crise" en 2009, mardi dans un communiqué d'annonce de ses résultats.
L'an passé, le groupe a dégagé un bénéfice net de 1,572 milliard d'euros, après une perte nette de 446 millions d'euros en 2007, selon le communiqué. Le chiffre d'affaires a bondi de 11% à 43,2 milliards d'euros, dépassant largement les prévisions.
"2009 sera une année très difficile pour notre secteur industriel", mais "notre carnet de commandes important et diversifié devrait nous permettre de maintenir nos livraisons à des niveaux élevés en 2009 et nous donnera une certaine marge de manoeuvre", a déclaré le président exécutif d'EADS, Louis Gallois.
Chez l'avionneur Airbus, principale filiale du groupe, "la visibilité reste satisfaisante pour la première partie de l'année, mais l'incertitude grandit ensuite", observe EADS.
"Le carnet de commandes est fragilisé par la détérioration du contexte macroéconomique et celle des indicateurs de trafic", ajoute le groupe. Les clients d'EADS, les compagnies aériennes, subissent de plein fouet la crise: le transport de marchandises dans les soutes ralentit du fait de la contraction du commerce mondial et les passagers, surtout les hommes d'affaires, voyagent moins. En outre, les transporteurs peinent à trouver les crédits nécessaires pour payer les avions commandés, du fait de la crise financière.
"EADS suit attentivement le marché, sa base clients et ses sous-traitants", indique la firme dans son communiqué.
Le groupe table pour 2009 sur un résultat d'exploitation avant éléments exceptionnels en baisse mais "significativement positif". En 2008, il atteignait 2,8 milliards d'euros, affecté toutefois par une charge de 704 millions d'euros passée pour les risques liés au programme de l'avion de transport de troupes A400M, en retard d'au moins trois ans.
EADS souligne n'être pas encore en mesure "d'actualiser toutes les conséquences financières" liées à l'A400M, dont la date de premier vol n'est toujours pas connue.
La direction d'EADS juge cependant "très improbable" l'annulation du programme, qui fait actuellement l'objet d'une négociation avec sept pays acquéreurs, théoriquement autorisés à résilier à compter du 1er avril, leurs contrats portant sur un montant total de 20 milliards d'euros.