
Soupçonné d'avoir conspiré contre le gouvernement bolivien, le deuxième secrétaire de l'ambassade américaine à La Paz a été déclaré personna non grata par Evo Morales. Le diplomate dispose de 72 heures pour quitter le pays.
AFP - Le président bolivien Evo Morales, six mois après avoir expulsé l'ambassadeur américain à La Paz, a déclaré non grata lundi le deuxième secrétaire de l'ambassade, Francisco Martinez, le soupçonnant d'avoir conspiré contre le gouvernement bolivien.
"J'ai décidé aujourd'hui de déclarer persona non grata Francisco Martinez, un Nord-américain Mexicain (d'origine) qui travaille à l'ambassade des Etats-Unis", a déclaré M.Morales au palais présidentiel, lors d'un discours à l'occasion d'une passation de pouvoir à la tête de la police bolivienne.
M.Morales a accusé le diplomate d'avoir été "en contact permanent avec des groupes d'opposants, durant tout le processus de la conspiration" qui selon lui a eu lieu en septembre 2008, au moment de protestations violentes dans des provinces du pays tenues par l'opposition de droite au gouvernement de La Paz.
Le chef de l'Etat bolivien depuis 2005 entretient des relations conflictuelles avec Washington, qui ont culminé l'année passée avec l'expulsion de l'ambassadeur américain Philip Goldberg, puis en novembre de l'agence de lutte anti-drogue (DEA) après 35 ans de présence en Bolivie.
La même accusation de connivence avec les troubles dans des régions fiefs de l'opposition et hostiles au projet de Constitution socialiste de M.Morales -promulgué en février- avait été lancée à l'époque contre l'ambassadeur. Qui les avaient rejetées comme dénuées de tout fondement.
Dans le cas de M.Francisco Martinez, le diplomate incriminé lundi, le président Morales l'a accusé d'avoir été en contact avec d'ex-policiers qui opéraient avec une unité de renseignements de la police dissoute en janvier 2008.
L'ambassade américaine n'a pas souhaité réagir lundi à l'annonce d'Evo Morales, renvoyant vers le département d'Etat à Washington.
L'anti-libéral Morales, proche du Cubain Fidel Castro et du Vénézuélien Hugo Chavez, a régulièrement entretenu des relations très tendues avec la précédente administration américaine, mais le discours de La Paz avait connu ces dernières semaines une forme de décrispation.
M.Morales a ainsi évoqué son espoir que le nouveau président Barack Obama change la politique américaine en Amérique Latine, tandis que des ministres ont évoqué la disposition de la Bolivie à renouer les relations avec Washington, une disposition partagée par les Etats-Unis, selon La Paz.