Deux femmes, qui faisaient partie des quatre otages retenus ce mercredi dans une banque de Toulouse par un homme se réclamant d'Al-Qaïda, ont été relâchées. Les négociations se poursuivent pour obtenir la libération des deux autres.
AFP - Un forcené souffrant de troubles psychologiques graves, qui s'est réclamé d'Al-Qaïda, retenait toujours en otages mercredi après-midi deux employés dans une banque toulousaine à quelques centaines de mètres des lieux où Mohamed Merah a été tué il y a trois mois.
Une femme, puis une autre une heure plus tard, qui faisaient partie des quatre otages retenus dans une agence du CIC, ont été libérées, selon une source policière et le ministère de l'Intérieur. Les discussions étaient en cours pour obtenir la libération des deux derniers otages, selon une source policière.
L'homme âgé d'une trentaine d'années se nommerait "Boumaza" et est un schizophrène en rupture de traitement, selon des sources proches du dossier. Il affirme agir uniquement par conviction religieuse et non pour l'argent, selon le procureur Michel Valet.
La succursale CIC, située avenue Camille-Pujol toute proche du centre-ville, se trouve à environ 500 m de l'appartement dans lequel Mohamed Merah était tombé sous les balles du Raid le 22 mars. Il n'y aurait pas de client à l'intérieur de l'agence, a dit la direction sans se montrer catégorique.
L'individu est entré dans la banque vers 10H00, et a demandé de l'argent aux employés avec insistance, a-t-on appris de source policière. Il n'a pas été pris au sérieux et a sorti son arme, selon les premiers éléments d'enquête. Il a alors tiré un coup de feu.
Il n'y aurait aucun blessé, a indiqué un policier.
Une source policière a fait état d'un second coup de feu en milieu d'après-midi, ce qu'a démenti le ministère de l'Intérieur.
La soeur du preneur d'otages, jointe au téléphone par l'AFP, a déclaré que son "frère avait la rage".
"Mon frère, qui a 26 ans, avait été placé à la Ddass quand il était petit, a la rage et a peur du monde extérieur", a-t-elle dit, annonçant son intention de se rendre sur les lieux de la prise d'otages.
"Il n'avait pas l'air d'avoir peur"
Prévenue par l'AFP de la présence de son frère dans l'agence bancaire, elle l'a alors appelé sur son portable. "Il n'avait pas l'air d'avoir peur et il avait l'air bien", a-t-elle assuré.
Les policiers ont apporté à manger aux otages et au forcené.
Les groupes d'intervention de la police nationale (GIPN) de Bordeaux et Marseille ont été dépêchés à Toulouse.
Le ministre de l'Intérieur "Manuel Valls se tient en permanence informé de l'évolution de la situation", a indiqué l'Intérieur.
Un périmètre de sécurité a été mis en place autour de la banque, a constaté un journaliste de l'AFP. Les forces de l'ordre ont établi leur quartier général dans la caserne de gendarmerie toute proche, a indiqué une responsable locale.
La prise d'otages a suscité la stupéfaction dans ce quartier tranquille et plutôt aisé de petites maisons toulousaines.
L'agence est située au 72 avenue Camille-Pujol, près de la Côte pavée dans l'est de Toulouse, où le Raid a mis fin le 22 mars à l'équipée sanglante de Mohamed Merah.
Celui-ci avait semé l'effroi en France en exécutant froidement trois parachutistes, un enseignant et trois enfants juifs entre le 11 et le 19 mars. Le siège de son appartement dans le quartier de la Côte pavée a duré plus de 30 heures avant de s'achever dans un déluge de projectiles.
"On revit la même chose qu'il y a trois mois. On était tranquille dans le quartier, mais depuis le problème Mohamed Merah, on est inquiet. Cela recommence, cela commence à me faire peur", confie Maria Gonzalez, une mère de famille de deux enfants qui ne peut pas rentrer chez elle, rue de la Providence.
Les parents des élèves de l'école privée voisine ont reçu des textos leur demandant de venir chercher leurs enfants. "La direction de l'école nous a demandé de venir les chercher à l'heure prévue, 11H30", mais en faisant passer les parents par l'arrière, relate une autre mère de famille.
Toulouse avait été le théâtre d'une autre prise d'otage, le 6 juin, loin de là, à Météo-France.