
Un message appelant le président américain Donald Trump à publier tous les documents liés à l'affaire Jeffrey Epstein, sur un bâtiment en face de la Maison Blanche, à Washington, le 18 juillet 2025. © Alex Wroblewski, AFP
Une commission de la Chambre américaine des représentants a publié mardi 2 septembre plus de 33 000 pages de documents liés au délinquant sexuel Jeffrey Epstein, dans une affaire qui a mis en difficulté l'administration Trump.
Le chef de la commission, l'influent élu républicain James Comer, a déclaré à la presse au Capitole que la démarche se faisait dans une volonté de "transparence complète", afin que "tout le monde en Amérique puisse voir ces documents".
Ces dizaines de milliers de pages, obtenues du ministère de la Justice, ont été publiées pêle-mêle sur un dossier en ligne partagé, sans qu'il ne soit immédiatement clair si elles contiennent de nouvelles informations. Selon l'élu démocrate Robert Garcia, la vaste majorité de ces documents étaient déjà publics.
Retour de flamme
Cette publication intervient au moment où l'administration Trump se voit accusée de manque de transparence dans l'affaire Jeffrey Epstein, ce financier new-yorkais mort en prison en 2019 avant son procès pour crimes sexuels.
Car après avoir pendant des mois promis à ses partisans des révélations fracassantes sur cette affaire, Donald Trump subit un retour de flamme depuis que son gouvernement a annoncé début juillet n'avoir découvert aucun élément nouveau qui justifierait la publication de documents supplémentaires ou le lancement d'une nouvelle enquête. Le président américain multiplie depuis les initiatives pour tenter d'éteindre la polémique, qui touche particulièrement sa base électorale.

Son ancien avocat personnel Todd Blanche, devenu haut responsable au ministère de la Justice, a interrogé fin juillet la complice et compagne de Jeffrey Epstein, Ghislaine Maxwell, et le verbatim de cet entretien a été publié fin août.
La mort, par suicide selon les autorités, de Jeffrey Epstein a alimenté d'innombrables théories du complot, selon lesquelles il aurait été assassiné pour empêcher des révélations embarrassantes sur des personnalités de premier plan.
Ghislaine Maxwell ne croit pas au suicide de Jeffrey Epstein
Dans son entretien avec Todd Blanche, Ghislaine Maxwell affirme n'avoir "jamais" observé d'attitude inappropriée de Donald Trump avec son entourage.
Figure comme Jeffrey Epstein de la jet-set new-yorkaise des années 1990, Donald Trump a lui-même été proche du financier jusqu'au milieu des années 2000. Le Wall Street Journal avait notamment rapporté en juillet l'existence d'une lettre salace qui aurait été écrite par le magnat de l'immobilier en 2003, à l'occasion du 50e anniversaire de son ami d'alors.
Ghislaine Maxwell a dit en outre à Todd Blanche ne pas croire que Jeffrey Epstein s'est suicidé, sans vouloir spéculer sur l'identité de la personne responsable. Elle affirme également que Jeffrey Epstein ne conservait pas de "liste de clients", et ne pas avoir connaissance d'un quelconque chantage à l'égard de personnalités importantes.
L'ancienne mondaine de 63 ans avait été transférée début août dans une prison du Texas au régime de sécurité moins strict, une semaine après cet entretien. Elle avait été condamnée en 2022 à 20 ans de prison pour avoir recruté entre 1994 et 2004 des jeunes filles mineures afin que Jeffrey Epstein les exploite sexuellement.
La commission d'enquête parlementaire qui a rendu publics les documents mardi devait également interroger Ghislaine Maxwell le 11 août, mais son audition avait été reportée sine die.
Conférence de presse mercredi
L'ex-président démocrate Bill Clinton et son épouse Hillary Clinton ont été convoqués en octobre par cette même commission pour répondre de leurs liens avec Jeffrey Epstein, mais leur présence est incertaine. D'anciens ministres de la Justice ont également été convoqués à diverses dates pour être entendus sur la gestion de l'affaire par leurs services au fil du temps.
Deux élus, l'un démocrate et l'autre républicain, doivent tenir mercredi à Washington une conférence de presse sur le dossier en présence de victimes du financier new-yorkais.
Avec AFP