Les marchés asiatiques ont accueilli favorablement le prêt de 100 milliards d'euros accordé par les ministres des Finances de la zone euro à l'Espagne. La devise européenne gagne ainsi 1% à 1,2648 dollar, son niveau le plus élevé depuis le 23 mai.
REUTERS - L’euro, le pétrole et les marchés d’actions sont en nette hausse lundi en Asie après la décision des ministres des Finances de la zone euro de prêter 100 milliards d’euros à l’Espagne pour remettre sur pied son système bancaire.
itLe montant de l’aide est supérieur aux attentes, ce qui ôte un poids aux marchés financiers qui craignaient qu’une crise bancaire incontrôlable ne vienne s’ajouter aux difficultés de la Grèce.
L’euro gagne 1% à 1,2648 dollar, son niveau le plus élevé depuis le 23 mai. Le dollar australien, très lié à l’appétit des investisseurs pour le risque, s’adjuge 0,9% à
1,0005 dollar.
L’or noir repart à la hausse. Le baril de Brent gagne plus de deux dollars (+2,5%) et s’échange à 102 dollars. Le baril de brut léger américain prend lui aussi plus de deux dollars (+2,20%) aussi et s’échange à 86,30 dollars.
La Bourse de Tokyo est en hausse de 2,4% dans les premiers échanges. Les valeurs liées à l’Europe comme les constructeurs automobiles Toyota (+2,3%) et Nissan
(+4%) sont recherchées.
Wall Street devrait aussi apprécier l’accord de sauvetage des banques espagnoles au vu de la hausse de 1% des contrats à terme sur les indices boursiers américains.
Les marchés boursiers américains devraient ainsi poursuivre leur avancée de la semaine dernière.
Ce retour de l’appétit pour le risque défavorisera-t-il les valeurs refuge comme les emprunts du Trésor américains et allemands ? Richard Hastings, chez Global Hunter Securities n’en est pas sûr.
« L’effet immédiat sur les marchés financiers devrait être bénéfique. Les marchés d’actions en particulier répondent bien aux bonnes nouvelles à court terme, mais les marchés obligataires, notamment la dette de bonne qualité, pourraient continuer à envoyer des signaux montrant que les difficultés ne sont pas terminées sous la forme de cours très élevés et de rendements faibles », estime Richard Hastings.
Ce regain d’appétit pour le risque constaté en ce début de semaine pourrait n’être que de courte durée compte tenu de la difficile équation que doit résoudre la zone euro : réduire un endettement élevé en maintenant l’austérité budgétaire tout en parvenant à relancer la croissance.
« La prochaine phase de la situation espagnole surviendra dans six à neuf mois quand il deviendra clair que l’économie espagnole ne s’est pas améliorée, montrant ainsi un nouvel espace d’angoisse », estime Richard Hastings. « C’est, de fait, la principale préoccupation pour l’ensemble de l’Europe : que la relation entre système bancaire, crédit et croissance reste morcelée et affaiblie. »