
Dans un contexte de tensions racistes envers les immigrés clandestins, un tribunal de Jérusalem a donné son accord ce jeudi pour expulser quelque 1500 Sud-Soudanais en situation irrégulière.
AFP - Un tribunal israélien a autorisé jeudi l'expulsion d'environ 1.500 Sud-Soudanais en situation irrégulière après avoir rejeté un recours d'organisations de défense des droits de l'Homme.
"Il y a des difficultés dans le pays (au Soudan du Sud, ndlr) et un certain degré d'instabilité mais ces dernières se concentrent surtout sur la frontière nord et quelques autres zones de tensions. La grande majorité du territoire n'est pas concernée", a estimé le tribunal de Jérusalem.
Le ministre israélien de l'Intérieur Elie Yishaï a mis fin en janvier à la politique en vigueur depuis plusieurs années consistant à accorder aux Soudanais du Sud une protection dite "collective", qui empêchait leur expulsion.
Les organisations de défense des droits de l'Homme avaient saisi la justice en faisant valoir que même si le Soudan du Sud a accédé à l'indépendance en juillet 2011, cela n'a pas mis fin à l'état de guerre avec le Soudan. Elles avaient aussi mis en avant la pauvreté et le manque d'accès aux services médicaux dans le pays.
M. Yishaï s'est félicité jeudi de la décision du tribunal "qui permettra l'expulsion de 1.500 illégaux en provenance du Soudan du Sud", selon un communiqué de son bureau.
Le ministre a ajouté qu'il espérait que "ce n'était que la première d'une série de mesures qui permettraient d'expulser les Erythréens et les Soudanais".
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, cité par la radio militaire, a pour sa part affirmé que pour régler le problème de l'infiltration des immigrés africains, "Israël (devait) achever le plus vite possible la clôture de sécurité actuellement en cours de construction".
Il faisait allusion à la clôture de 250 km qu'Israël érige le long de la frontière égyptienne. Selon la radio militaire, 170 km de l'ouvrage sont déjà construits et le projet devrait être achevé d'ici la fin de l'année.
Par ailleurs, M. Netanyahu a estimé qu'il fallait "sanctionner sur le champ les Israéliens qui emploient des immigrés clandestins", a ajouté la radio militaire.
La présence en Israël de quelque 60.000 immigrés clandestins, la plupart Soudanais et Erythréens entrés par le Sinaï égyptien, a provoqué en mai des violences racistes et une vive polémique.
Israël entretient des relations diplomatiques avec la République du Soudan du Sud. En revanche, l'Etat hébreu n'a aucune relation diplomatique avec le Soudan, qu'il accuse de servir de base à des militants islamistes.