Au terme de trois mois de crise, les représentants des partis politiques égyptiens se sont entendus pour désigner les membres de l'assemblée chargés de rédiger une nouvelle Constitution pour le pays.
AFP - Les partis politiques égyptiens se sont mis d'accord jeudi sur la formation de la commission chargée de rédiger la nouvelle Constitution, mettant ainsi fin à près de trois mois de crise, ont indiqué des responsables.
L'accord a été trouvé lors d'une réunion entre représentants des partis politiques, notamment les islamistes qui dominent le Parlement, et le chef d'Etat de facto, le maréchal Hussein Tantaoui, ont-ils précisé.
A la fin de cette rencontre, M. Tantaoui a appelé à une audience commune de la chambre basse et de la chambre haute du Parlement mardi prochain afin d'élire les 100 membres de la commission constituante.
Selon des délégués ayant assisté à la réunion, il a été décidé que 39 sièges seraient attribués aux représentants des partis politiques siégeant à l'Assemblée du peuple (chambre basse du Parlement).
Six autres sièges iront à des juges et neuf à des experts juridiques.
Les forces armées, la police et le ministère de la Justice auront un représentant chacun.
Treize membres seront par ailleurs issus des syndicats professionnels et 21 seront des personnalités publiques.
Cinq sièges seront également attribués à Al-Azhar, la prestigieuse autorité religieuse sunnite basée au Caire, et quatre aux églises chrétiennes d'Egypte, y compris l'église copte, la plus importante du pays.
Lors de cette rencontre, les représentants des partis politiques se sont aussi accordés sur le fait que toute décision prise par cette nouvelle institution devrait recueillir l'appui d'au moins 67% de ses membres -- une mesure apparemment destinée à s'assurer qu'elle ne sera pas sous la coupe des islamistes, ont indiqué les délégués.
Le 10 avril, la justice égyptienne avait suspendu la commission formée en mars, infligeant un revers aux islamistes qui dominaient cette instance boycottée par les libéraux, les Coptes et Al-Azhar.
Le tribunal administratif du Caire n'a pas expliqué sa décision, qui faisait suite à un recours déposé auprès de la justice administrative par des juristes et des partis politiques libéraux accusant le Parlement d'avoir abusé de ses prérogatives en formant cette commission.