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Un scrutin sans suspense pour renouveler le Parlement

Les Nord-Coréens ont voté pour renouveler leur Parlement. Si le vote était sans suspense, les candidats ayant été désignés par avance, le résultat pourrait livrer des pistes sur l'identité du successeur de Kim Jong-Il à la tête du pays.

AFP - Les Nord-Coréens votaient dimanche pour élire un nouveau parlement, simple formalité dans un pays dominé par un parti unique sous la coupe du "Cher dirigeant" Kim Jong-Il.

Le scrutin a débuté pour renouveler la 12e Assemblée populaire suprême, instance-clef du pouvoir de la République Populaire Démocratique de Corée (RPDC), selon la presse officielle du Nord citée par les agences sud-coréenne Yonhap et chinoise Chine nouvelle.

Le résultat du vote n'offre guère de suspense, les candidats - un seul pour chaque circonscription - étant désignés par le gouvernement ou le parti unique des Travailleurs.

Bien que parfaitement convenu, il pourrait cependant livrer des pistes sur l'évolution d'un des régimes les plus secrets de la planète sous la férule du leader Kim Jong-Il, âgé de 67 ans.

"Kim Jong-Il aura 72 ans lors des prochaines élections et, étant donné qu'il vieillit, il est possible que ce scrutin donne une idée de l'après Kim", a expliqué à l'AFP Kim Yong-Hyun, professeur à l'université Dongguk de Séoul.

Kim Jong-Il a succédé en 1994 à son père, Kim Il-Sung, à la tête de la Corée du Nord, inaugurant la première "dynastie communiste" de la planète. On considère généralement qu'il aurait en vue l'un de ses trois fils -Jong-Nam, Jong-Chul ou Jong-Un- pour lui succéder.

Les spéculations sont très récurrentes à ce sujet mais souvent peu étayées.

Les plus récentes, relayées par Yonhap, affirmaient que le cadet, Jong-Un, 25 ans, tenait la corde.

L'élection des députés devait avoir lieu en 2008, à expiration de leur mandat de cinq ans, mais elle avait été repoussée sur fond de spéculations sur la santé de M. Kim, victime d'une attaque cérébrale mi-août 2008 mais qui aurait depuis récupéré, selon des responsables sud-coréens et américains.

Un nouveau parlement préfigure souvent un remaniement ministériel.

Lors du précédent scrutin en 2003, les médias officiels nord-coréens avaient vanté des chiffres hors du commun: 99,9% de participation, 100% des voix pour chaque candidat désigné.

Selon l'Institut stratégique pour la sécurité nationale, basé à séoul, les élections pourraient marquer l'avènement d'une génération de techniciens et d'économistes après des décennies de politique du "Songun" (priorité donnée à l'armée).

Une famine avait frappé la Corée du Nord dans le milieu des années 90 causant, selon des organisations humanitaires, la mort de quelque deux millions de personnes.

En 2002, le régime de Pyongyang avait déjà engagé certaines réformes destinées à apporter une dose de flexibilité dans les prix jusque-là fixés par l'Etat et à introduire la notion d'avantages matériels pour les salariés.

Mais il avait partiellement battu en retraite en 2005 en interdisant la vente privée de grains et en revenant au rationnement centralisé de la nourriture.