Toulon s'est qualifié ce dimanche pour la finale du Top 14 pour la première fois depuis 20 ans en battant des Clermontois visiblement à côté de leurs pompes (15-12) et ira donc défier Toulouse au Stade de France samedi prochain.
AFP -Le RC Toulon a créé la sensation des demi-finales du Top 14 de rugby en battant Clermont (15-12) au terme d'un match sans essai, dimanche à Toulouse, et disputera sa première finale depuis 1992, contre le Stade Toulousain samedi au Stade de France.
Le club varois qui avait, selon les dires de son président Mourad Boudjellal, "zéro pour cent" de chances de l'emporter face au favori auvergnat, s'est qualifié grâce à un cent pour cent, celui réalisé face aux perches par l'ouvreur anglais Jonny Wilkinson, auteur de tous les points de son équipe.
Ombre de lui-même une semaine auparavant face au Racing-Métro en match de barrage (17-13), Wilkinson a remporté son duel de buteurs face à Morgan Parra. Le demi de mêlée n'a réussi que quatre buts sur six tentatives dont la dernière, manquée à la sirène, a scellé la victoire varoise.
"Je suis évidemment très content. Le fait de jouer une finale n'était pas vraiment programmé. Il faut donc rester les pieds sur terre car ça s'est joué à pas grand-chose", a réagi le directeur sportif varois Bernard Laporte, ancien secrétaire d'Etat aux Sports, qui a remplacé en cours de saison Philippe Saint-André, nommé entraîneur du XV de France.
Plombé par son indiscipline, son manque de réalisme et une stratégie mal ajustée sous la pluie du Stadium de Toulouse, Clermont a définitivement manqué sa saison. Renforcé comme jamais en début d'exercice, le club auvergnat subit un second échec cuisant, quelques semaines après avoir chuté en demi-finale de Coupe d'Europe face à la province irlandaise du Leinster.
"On est déçu parce qu'on n'a pas réussi à maîtriser notre sujet et je ne me l'explique pas. Peut-être un manque de compétition, un manque de rythme", a analysé, le visage grave, l'entraîneur néo-zélandais de Clermont, Vern Cotter.
"Je n'ai jamais vécu ça de ma vie"
Cette victoire est doublement savoureuse pour le président toulonnais Mourad Boudjellal, suspendu jusqu'à lundi, depuis 130 jours, pour des déclarations fracassantes sur l'arbitrage tenues le 8 janvier après une défaite à... Clermont.
"Je n'ai jamais vécu ça de ma vie. Mes joueurs ont promis que je reviendrai sur une pelouse au Stade de France. C'est magnifique, c'est magnifique pour la ville et le département", a réagi le président varois sur Canal Plus après la victoire de ses troupes.
Boudjellal pourra donc suivre, s'il le souhaite, la finale contre le grand Stade Toulousain depuis le bord de touche. Libérée par sa seconde période face au Racing, solide dans l'épreuve infligée par les Clermontois, son équipe jouera crânement sa chance samedi prochain au Stade de France.
Dimanche, au Stadium, elle a trouvé la recette payante: une bonne défense, une agressivité de tous les instants dans les rucks et le retour au premier plan de Wilkinson.
Celui-ci permettait à ses troupes de virer en tête à la pause (9-6) face à des Clermontois entreprenants mais désordonnés, finalement réfugiés derrière la botte de Parra.
Le demi de mêlée clermontois maintenait son équipe dans la partie à la reprise en réussissant deux nouvelles pénalités. Jusqu'à la 78e minute et une faute dans un regroupement immédiatement sanctionnée par Wilkinson. Les trois seuls points toulonnais de la seconde période, suffisants pour ouvrir les portes du Stade de France.