logo

Le film "Teza" décroche l'Étalon d'or de Yennenga

Le film "Teza" de l'Éthiopien Haïlé Gérima, déjà récompensé à deux reprises à Venise, a remporté l'Étalon d'or de Yennenga. Le film traite de l'époque de la dictature de Mengistu Haïlé Mariam, dans les années 1970 et 1980.

AFP - Le film "Teza" de l'Ethiopien Haïlé Gérima a remporté samedi l'Etalon d'or de Yennenga, plus haute récompense du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), véritable institution du "7e art" en Afrique.

Hailé Gérima dont l'oeuvre figurait parmi les favoris est absent de Ouagadougou. Il a donc été représenté par sa soeur Selome Gérima, coproductrice du film.

"Teza" traite de l'époque de la dictature de Mengistu Haïlé Mariam dans les années 70 et 80 et a déjà remporté le prix spécial du jury et le prix du meilleur scénario à Venise (Italie).

Né à Gondar (Ethiopie) en 1946, Gérima s'est installé en 1968 aux USA, où il a intégré une école de réalisateurs noirs à Los Angeles. Il est professeur de cinéma à l'Université de Howard depuis 1975.

L'Etalon d'argent est revenu au film "Nothing but the truth" du Sud-Africain John Kani qui traite du racime pendant et après l'apartheid. L'Etalon de bronze a été attribué à "Mascarades", une comédie de l'Algérien Lyes Salem à propos d'une cérémonie de mariage sans... le marié.

La cérémonie, rythmée par des spectacles de danses et de la musique, s'est déroulée dans le plus grand stade de Ouagadougou, d'une capacité de plus de 37.000 places, mais qui n'était qu'à moitié plein alors que l'entrée était gratuite.

La fête du cinéma africain, qui soufflait cette année ses 40 bougies, a été quelque peu ternie par des problèmes liés à l'organisation.

Des festivaliers se sont plaints de ne pas disposer d'accréditations pour accéder aux salles et les réalisateurs ont été dépités par la cacophonie dans la programmation de leurs films plusieurs jours après l'ouverture.

Par ailleurs, la décision des organisateurs d'interdire les projections de films en plein air qui faisaient l'originalité du Fespaco a tué l'effervescence populaire.

Résultat: les salles ont été occupées par des festivaliers et autres touristes fortunés. Seul le film "Coeur de lion" du Burkinabè Boubacar Diallo a pu attirer les Ouagalais au cinéma.

Cette édition a aussi été marquée par un hommage des organisateurs au réalisateur sénégalais Ousmane Sembène.

Considéré comme le "doyen des cinéastes africains et pionnier du Fespaco" avant son décès en juin 2007, M. Sembène a été décoré à titre posthume par le gouvernement burkinabè.

Une avenue près de la présidence burkinabè a été baptisée en son nom. Les organisateurs ont aussi érigé une statue en son honneur et organisé des conférences et des expositions sur sa vie.

Un budget de 1,5 million d'euros a été nécessaire à l'organisation de ce 21ème Fespaco dont le jury officiel long métrage est présidé par le réalisateur burkinabè Gaston Kaboré.

Vainqueur lui-même en 1997 de l'Etalon de Yennenga avec son film "Buud Yam", M. Kaboré, 58 ans, est assisté de sept personnes. La réalisatrice tunisienne, Moufida Tlati, 52 ans, la critique américaine Diarah N'Daw Spech, le Nigérian Olga Balogun, la militante rwandaise des droits humains, Monique Mujawamanya et la cinéaste Flora Gomez de la Guinée-Bissau.

La 14è édition du Marché international du cinéma et de la télévision africain (MICA) a été également organisée en marge de ce Fespaco.