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La Commission européenne a présenté ses recommandations pour surmonter la crise des dettes souveraines dans l'UE. Son président, José Barroso, estime que les pays de l'Union doivent "redoubler d'efforts" pour maitriser leurs dépenses.

AFP - La Commission européenne a demandé mercredi aux pays de l'UE de "redoubler d'efforts" pour surmonter la crise à l'occasion de la publication de ses recommandations économiques, particulièrement dures envers l'Espagne, mais qui n'épargnent pas non plus la France et l'Italie.

Elle a également appelé à renforcer l'intégration de la zone euro à travers une "union bancaire" et en permettant à son Fonds de sauvetage, le MES, de participer directement à la recapitalisation des banques.

Les pays de l'UE vont "dans la bonne direction" pour résoudre les déséquilibres de leurs finances publiques, s'est réjoui le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, au cours d'une conférence de presse pour présenter les quelque "1.500 pages de documents" que constituent ces recommandations.

"Le médicament commence à faire son effet", mais "nous devons redoubler d'efforts", a-t-il insisté.

La Commission constate en effet de nombreuses lacunes dans la manière dont les Etats s'efforcent de rétablir l'équilibre de leurs finances.

L'Espagne est critiquée particulièrement sévèrement: la Commission note qu'elle "fait face à de sérieuses difficultés pour rétablir la confiance des marchés, assurer la soutenabilité des finances publiques, réduire ses vulnérabilités internes et externes et soutenir la croissance et les emplois à moyen terme".

Mais la Commission "est "prête à envisager de prolonger d'un an le délai pour que l'Espagne atteigne ses objectifs budgétaires", a annoncé le commissaire aux Affaires économiques Olli Rehn, à condition qu'elle présente un plan budgétaire "solide".

L'Espagne aurait ainsi jusqu'à 2014, et non plus 2013, pour revenir à un déficit public de 3%, mais le dernier mot sur la question reviendra aux Etats européens.

La France n'est pas épargnée, surtout en raison de son déséquilibre commercial et de sa perte de compétitivité, et la Commission estime que la réduction du déficit public reste un des principaux défis auxquels elle doit faire face.

La France, dont le déficit devrait atteindre 4,4% cette année doit "réagir rapidement" si elle veut revenir à 3% en 2013, mais c'est "tout à fait faisable", a assuré M. Rehn.

Quant à l'Italie, elle doit faire davantage pour lutter contre l'évasion fiscale et réformer son marché du travail.

Au rang des bonnes nouvelles, la Commission a proposé aux Etats, qui auront le dernier mot en la matière, de lever le gel d'une aide de 500 millions d'euros à la Hongrie, en raison des efforts budgétaires effectués par Budapest.

Elle a également proposé que l'Allemagne et la Bulgarie soient sorties de la procédure de déficit excessif.

Mais de manière générale, la Commission pointe "le grave problème" du chômage dans l'UE, en particulier celui des jeunes, et juge que de nombreux efforts sont à faire en matière de compétitivité.

Elle insiste sur la nécessité d'investir, à travers les "project-bonds" ou encore en augmentant le capital de la Banque européenne d'investissement.

Mais surtout, "il est indispensable que les Etats membres de la zone euro soient d'accord pour se lancer dans un processus d'intégration économique et financière plus poussé", a insisté M. Barroso.

Pour ce faire, la Commission estime que la recapitalisation des banques par le Fonds de sauvetage de la zone euro, le MES, "pourrait être envisagée". Cette solution permettrait "de couper le lien entre la situation des banques et les finances des Etats".

La Commission juge en outre qu'une "intégration plus étroite" de la zone euro sous la forme d'une "union bancaire" serait un "complément important à l'Union économique et monétaire actuelle".

M. Barroso, a aussi proposé dans sa conférence de presse la création d'un "seul et unique mécanisme de protection de l'épargne" dans la zone euro.

Les recommandations de la Commission doivent maintenant être discutées et approuvées lors du prochain sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE les 28 et 29 juin, avant d'être approuvées formellement par les ministres des Finances en juillet.