Jour d'élection au Lesotho. Un million d'électeurs doivent renouveler leur Parlement lors d'un scrutin disputé. Après quatorze ans au pouvoir, le Premier ministre Mosili est contesté, mais demeure populaire dans les zones rurales.
AFP - Un million d'électeurs du Lesotho sont appelés samedi à renouveler leur Parlement lors d'un scrutin qui s'annonce disputé, le Premier ministre Pakalitha Mosisili étant contesté après quatorze ans au pouvoir.
Les bureaux de vote sont ouverts de 07H00 à 17H00 (05H00 à 15H00 GMT) dans le petit royaume montagneux, dont la plupart des habitants vivent dans des villages isolés.
Menacé par une révolution de palais, Mosisili a quitté son parti, le Congrès du Lesotho pour la démocratie (LCD) en février pour fonder son propre Congrès démocratique (DC), entraînant avec lui une majorité de députés.
Il est opposé samedi à ses anciens alliés Mothejoa Metsing, ancien ministre de la Communication et chef de file de ce qui reste du LCD, et Tom Thabane qui représente l'All Basotho Convention (ABC), principale formation d'opposition.
Pakalitha Mosisili peut se targuer d'avoir apporté une certaine stabilité au pays, même s'il a échappé en 2009 a une attaque de mercenaires contre sa résidence.
Son élection en 1998 sous les couleurs du LCD avait suscité des manifestations tellement violentes d'opposants l'accusant de fraudes qu'il avait dû appeler le voisin sud-africain à l'aide.
Les combats avaient alors laissé en cendres le centre de la capitale Maseru. Mais, le calme revenu, il a remporté sans problème les législatives suivantes en 2002 et 2007, le dernier scrutin ayant toutefois été contesté par l'opposition.
Il reste populaire dans les zones rurales, mais un sondage Gallup l'a récemment classé parmi les cinq dirigeants africains les plus détestés, avec seulement 39% d'opinions positives.
Une grève de trois jours des ouvriers du textile --seule industrie du royaume-- a été réprimée dans le sang en août, faisant un mort.
Ses adversaires critiquent son népotisme et promettent notamment de meilleures conditions de travail pour les ouvriers et une renégociation des contrats des compagnies étrangères qui exploitent les mines de diamants du royaume.
Les deux tiers des 120 députés sont élus au scrutin majoritaire, les 40 autres l'étant à la proportionnelle.
En l'absence de sondages électoraux, le résultat du scrutin s'annonce fort incertain. Les premières tendances doivent être connues dimanche, et les résultats définitifs lundi.