Le mouvement de protestation dit du "printemps érable", loin de s’essouffler, a pris de l’ampleur ces derniers jours au Québec. Alors que la police multiplie les arrestations, la contestation s'exprime aussi sur les réseaux sociaux.
Photo principale : @zmotrin
Au 101e jour depuis le début du mouvement dit du "printemps érable", la protestation des étudiants et des jeunes travailleurs au Québec a pris un nouveau tournant dans la nuit de mercredi à jeudi, avec des interpellations massives. Quelque 400 personnes ont été arrêtées à Montréal, menottées dans des bus réquisitionnés par la police, identifiées, puis relâchées. Elles recevront par la poste une contravention, selon les derniers témoignages sur Twitter.
La très grande majorité des 400 personnes arrêtées écoperont d'une amende de plus de 630 dollars, confirme le @SPVM. #manifencours
— Marco Bélair-Cirino (@MBelairCirino) Mai 24, 2012Résumé #manifencours à Québec: 160 individus non violents, attachés, pris en photo (!) et identifiés. Amendes ? par la poste. #polQC #GGI
— Michaël Lessard (@MicLes) Mai 24, 2012La mobilisation de ces derniers jours a plutôt attesté de l’ampleur qu’a pris le mouvement. Il s’agissait, mercredi soir, de la trentième manifestation de nuit organisée à Montréal, au lendemain d’un rassemblement qui a vu entre 100 000 et 250 000 personnes défiler dans les rues, pour marquer le 100e jour de protestation.
Quelle beauté cette marée rouge : Wow...#manifencours r #ggi #loi78 #manifencours twitter.com/sweetjanemtl/s…
— Denise Lanouette (@osmonde) Mai 24, 2012Né dans les universités et parmi les organisations estudiantines – qui s’insurgent contre la hausse des droits de scolarité -, le mouvement s’est élargi à d’autres tranches de la société. Il semble s’installer dans la durée depuis que, vendredi dernier, le gouvernement a restreint le droit de manifester dans une désormais emblématique loi 78, adoptée par le parlement du Québec. Le texte prévoit une amende contre les organisations estudiantines dont les membres refuseraient de se plier à la loi. Les organisateurs doivent notamment "fournir par écrit, huit heures à l'avance, la date, l'heure, la durée, le lieu ainsi que, le cas échéant, l'itinéraire de la manifestation". Des exigences auxquelles les protestataires refusent de se plier.
La police de Montréal a ainsi déclaré illégale la manifestation de mercredi soir. Sur son compte Twitter, très actif, elle justifie son mode opératoires ainsi que les arrestations massives.
Mode dispersion de la #manifencours (St-Denis/Sherbrooke) : plusieurs projectiles lancés vers les policiers (roches et une boule de feu).
— Police Montréal (@SPVM) Mai 24, 2012@SPVM À quand des explications sur les bavures policières des derniers moments ? Est-ce que ça c'est déjà fait par le passé ? Merci :) !
— Alexandre Champagne (@AlexChampagne) Mai 24, 2012Depuis le début de ce mouvement, le face-à-face entre la police et les manifestants ne se déroule pas seulement dans la rue, il s’organise aussi sur les réseaux sociaux. Les protestataires font circuler une note pour savoir comment contester une contravention, et continuent de twitter en toutes circonstances, même menottés…
#manifencours #ggi #loi178 Encore dans l'autobus menotté, je réussi à tweeter ;-) C'EST LOOONNNNGGG twitter.com/zmotrin/status…
— Maxime Larrivée-Roy (@zmotrin) Mai 24, 2012La casserole devient l’accessoire du manifestant québécois pour faire retentir un "grand tintamarre", comme titre le quotidien Le Devoir.
Je casserole, tu casseroles, nous casserolons, ils et elles casserolent. #montreal #ggi #manifcasseroles #manifencours #Loi78
— David Dufresne (@davduf) Mai 24, 2012S’organise même une cartographie des "Cass&Roll" ainsi que des lieux de manifestation.
Tous les points de Cass&Roll en ville . fb.me/1KWvTYmnH#ggi #manifencours
— Claudia Vallée (@ClocloQuebec) Mai 24, 2012Signe que le mouvement de protestation s’est durablement installé, malgré des amorces de dialogue entre le gouvernement et les syndicats d’étudiants, le carré rouge devient un objet de mode...