Le Premier ministre palestinien Salam Fayyad a présenté sa démission dans le but d'ouvrir la voie à un cabinet de "consensus national", dans le cadre d'une éventuelle réconciliation avec le Hamas. Il était en poste depuis juin 2007.
AFP - Le Premier ministre palestinien Salam Fayyad a présenté samedi la démission de son gouvernement afin d'ouvrir la voie à un cabinet de "consensus national", dans le cadre du processus de réconciliation avec le Hamas amorcé le 26 février.
"Le Premier ministre Salam Fayyad a présenté la démission de son gouvernement au président Mahmoud Abbas. Cette démission devient effective dès la formation d'un gouvernement de consensus national, au plus tard à la fin du mois en cours", a annoncé le bureau de M. Fayyad dans un communiqué.
Cette mesure "vise à soutenir les efforts destinés à former un gouvernement de consensus national (...) restaurant l'unité de la patrie", a-t-il affirmé.
La constitution d'un tel gouvernement avant la fin mars avait été annoncée le 26 février à l'issue d'une conférence en Egypte à laquelle avaient notamment assisté le Fatah, mouvement de M. Abbas, et le mouvement islamiste Hamas.
"Nous pensons que le climat positif constaté lors du premier round du dialogue offre une opportunité qui doit être exploitée afin de mettre fin aux divisions et une base sur laquelle il faut bâtir pour parvenir à l'unité et la réconciliation", indique le communiqué de M. Fayyad.
Ancien haut fonctionnaire du Fonds monétaire international (FMI), M. Fayyad, un homme politique indépendant, avait été nommé Premier ministre en juin 2007, après la prise de contrôle de la bande de Gaza par le Hamas.
M. Abbas a précisé après l'annonce de la démission qu'il avait demandé "à Salam Fayyad de poursuivre son travail jusqu'à ce que nous voyions les résultats de ce dialogue".
De son côté, le Hamas a affirmé "ne pas regretter la démission de M. Fayyad et de son gouvernement", selon son porte-parole à Gaza, Fawzi Barhoum.
"Ceci est la fin que nous attendions car ce gouvernement est illégitime et illégal et construit sur des politiques erronées liées à la politique américaine", a-t-il ajouté.
Le Hamas, qui a remporté les législatives palestiniennes en janvier 2006, a toujours jugé illégitime le gouvernement de M. Fayyad, considérant que le seul cabinet légal était celui d'Ismaïl Haniyeh, qui contrôle Gaza.
Le "gouvernement de consensus" aura pour principale tâche de préparer des élections générales et de superviser la reconstruction de la bande de Gaza, ravagée par 22 jours d'offensive israélienne (27 décembre - 18 janvier).
L'Autorité palestinienne a obtenu lundi lors de la conférence des donateurs de Charm el-Cheikh, en Egypte, près de 4,5 milliards de dollars de promesses d'aide de la communauté internationale.
Les Etats-Unis ont annoncé à eux seuls une contribution totale de 900 millions de dollars, dont 300 millions directement à la bande de Gaza, le reste étant destiné à l'Autorité palestinienne.
Toutefois, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, a affirmé avoir obtenu de M. Abbas des garanties que cet argent n'irait pas au Hamas.
Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne refusent de discuter avec le Hamas tant que celui-ci n'aura pas reconnu Israël, renoncé à la violence et entériné les accords de paix avec l'Etat hébreu.
Un précédent gouvernement palestinien d'union nationale formé en mars 2007 n'avait duré que trois mois et avait été boycotté par la communauté internationale car il comprenait des ministres du Hamas.