Deux kamikazes ont été arrêtés, après l'attentat de lundi, qui a tué près de 100 soldats à Sanaa, à la veille du 22e anniversaire de l'unification du Yémen. Le chef de l'État est déterminé à éradiquer al-Qaïda sur son territoire.
AFP - Le Yémen s'est déclaré mardi déterminé à éradiquer Al-Qaïda, au lendemain d'un attentat suicide du réseau à Sanaa qui a tué près de 100 soldats et de l'arrestation de deux kamikazes.
Le président Abd Rabbo Mansour Hadi a assisté, derrière une vitre blindée, à une cérémonie entourée de mesures de sécurité extrêmement importantes pour le 22ème anniversaire de l'unification du Yémen, qui a remplacé la parade militaire prévue pour l'occasion.
"Notre cérémonie aujourd'hui est un réponse à la barbarie", a affirmé dans un discours le chef d'état-major, le général Ahmed Ali Al-Achoual.
"L'attentat criminel de la place Sabiine ne nous terrorisera pas et ne nous empêchera pas de poursuivre notre guerre (...) contre les +Partisans de la Charia+", nom sous lequel opère Al-Qaïda dans le sud du pays, a-t-il ajouté.
Cette guerre "ne s'arrêtera que lorsque nous aurons libéré notre terre", a-t-il affirmé.
La cérémonie s'est déroulée à l'Ecole de l'aviation et de la défense aérienne, proche du domicile du président Hadi.
Ce dernier s'était déjà engagé dans un communiqué lundi soir à poursuivre "la guerre contre le terrorisme (...) quels que soient les sacrifices", après l'attentat au cours duquel un homme portant l'uniforme militaire s'était fait exploser au milieu des soldats effectuant une répétition pour la parade, tuant 96 d'entre eux.
L'attentat a été revendiqué par Al-Qaïda, qui a affirmé viser le ministre de la Défense, Mohamed Nasser Ahmed, et le chef d'état-major. Les deux hommes étaient sur la tribune pour assister aux répétitions de la parade mais n'ont pas été touchés.
Le réseau a promis de nouvelles attaques, pour venger la vaste offensive de l'armée en cours contre ses positions dans le sud du pays, et deux kamikazes ont été arrêtés peu après l'attentat de lundi près de la place Sabiine, selon une source des services de sécurité.
Les deux hommes portaient chacun une ceinture explosive de 13 kilos, a précisé cette source.
"Ils étaient également en uniforme militaire et projetaient de se faire exploser", a-t-elle ajouté.
L'attentat de lundi est le premier de cette ampleur à Sanaa depuis l'accession au pouvoir en février du président Hadi, qui s'est engagé depuis son élection à combattre Al-Qaïda. Son prédécesseur, Ali Abdallah Saleh, était accusé d'encourager en sous-main le réseau, surtout vers la fin de son mandat.
Dans le sud, les combats se sont poursuivis mardi, notamment à l'ouest de Jaar où des affrontements aux armes lourdes ont été signalés. Le calme régnait en revanche sur le front de Zinjibar.
Depuis le début de l'offensive de l'armée le 12 mai, les opérations ont fait 234 morts d'après un bilan établi par l'AFP: 158 combattants d'Al-Qaïda, 41 soldats, 18 supplétifs de l'armée et 17 civils.
Selon une source diplomatique arabe, des experts américains aident les forces armées yéménites dans le sud et certains d'entre eux se trouvent sur la base aérienne d'Al-Anad, proche du théâtre des opérations.
Le président Barak Obama avait affirmé lundi que les Etats-Unis étaient "très préoccupés par les activités d'Al-Qaïda et des extrémistes au Yémen".
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a, quant à lui, "fermement condamné" l'attaque et "demandé à tous au Yémen de rejeter le recours à la violence sous toutes ses formes (...)".
Les 15 pays membres du Conseil de sécurité ont réaffirmé "leur détermination à combattre toutes les formes de terrorisme", qui "représente une des plus graves menaces pour la paix et la sécurité internationales".
La chef de la diplomatie de l'Union européenne, Catherine Ashton, a fait part de "sa totale condamnation du terrible et brutal attentat (...)" tandis que le président François Hollande affirmait que "la France continuera de soutenir le gouvernement et le peuple yéménites dans leur lutte contre le terrorisme".