Au lendemain de leur finale victorieuse en Ligue des Champions, les joueurs de Chelsea reviennent sur le match qu'ils ont livré, notamment à la fin du temps réglementaire. Tous s'accordent à dire que Didier Drogba a été le héros de la rencontre.
REUTERS - Toutes les conditions étaient réunies samedi soir pour que le Bayern Munich s'impose dans son stade en finale de la Ligue des champions mais Chelsea et Didier Drogba ont transformé cette histoire cousue de fil blanc en un "cauchemar absolu".
Les Bavarois ont caressé à plusieurs reprises le rêve d'ajouter une cinquième étoile sur leur maillot mais à chaque fois, l'opiniâtreté des Londoniens est venue contrecarrer ces plans et au final, gâcher l'ensemble des festivités prévues à Munich et dans l'ensemble du pays.
Les hommes de Jupp Heynckes ont en effet mené 1-0 jusqu'à la 88e minute, avant
l'égalisation de Didier Drogba. Ils ont par la suite manqué une balle de match dans les prolongations, en l'occurrence un penalty, avant de s'incliner aux tirs au but (4-3) après avoir vu pourtant Chelsea manquer son premier essai.
Malgré ce scénario incroyable, le capitaine des Blues Frank Lampard n'a jamais cessé de croire en les chances de son équipe de remporter la première Ligue des champions de son histoire.
"Je dois reconnaître que lorsque nous étions menés 1-0 à deux minutes de la fin du temps réglementaire, je n'étais plus aussi confiant. Mais lorsque Didier (Drogba, NDLR) a égalisé et que Petr Cech a arrêté le penalty d'Arjen Robben, là, je me suis
dit: 'On va le faire'", a confié le milieu de terrain londonien à l'issue de cette folle rencontre.
Frank Lampard, traumatisé par la finale perdue il y a quatre ans par les Blues aux tirs au but face à Manchester United, a gardé la foi même après le premier penalty manqué par son coéquipier Juan Manuel Mata.
"Pour moi, il était impossible que le scénario de la finale de Moscou se répète. Nous n'aurions pas pu le supporter", a-t-il expliqué, avant de louer les qualités du héros du match, Didier Drogba.
"Didier a été l'homme du match, incontestablement. Il nous a remis à lui tout seul dans le droit chemin. Ce type est une légende. Sans lui, nous n'en serions pas là."
"Un mauvais film"
L'homme du match, euphorique après son tir au but marqué synonyme de victoire, n'en croyait encore pas ses yeux à l'heure de se présenter devant la presse.
"C'est un grand jour pour le club, pour les joueurs et pour les supporters. Je ne sais pas s'il existe des mots pour décrire ce que je ressens", a dit l'Ivoirien âgé de 34 ans, dont l'avenir à Chelsea la saison prochaine n'est pas encore assuré.
"A Moscou, cela avait été horrible, très douloureux pour tous. Aujourd'hui, nous avons réussi à inverser la tendance, à égaliser et à s'imposer au terme de ce match complètement fou", a ajouté l'ancien joueur de l'Olympique de Marseille.
Du côté du Bayern, très peu de joueurs se sont exprimés, meurtris et surtout abasourdis d'avoir été ainsi habités par de tels sentiments contradictoires tout au long de la rencontre.
En conférence de presse, Jupp Heynckes n'a d'ailleurs épargné personne en soulignant que ce match ne s'était pas joué sur un coup du sort mais que c'étaient bien ses joueurs, avant tout, qui avaient fait en sorte que Chelsea puisse s'imposer.
"C'est clairement de notre faute si nous n'avons pas su concrétiser toutes les occasions que nous avons eues", a analysé le technicien allemand, vainqueur de la Ligue des champions sur le banc du Real Madrid en 1998.
"Mon équipe a joué un match splendide contre un adversaire qui a joué comme on l'avait prédit", a-t-il poursuivi, faisant allusion à la stratégie ultra défensive mise en place par Chelsea.
L'unique buteur bavarois, Thomas Müller, était dévasté à l'heure d'évoquer le scénario de la rencontre.
"Il est difficile de mettre des mots sur ce que je ressens", a-t-il commencé par dire.
"C'est le football, on connaît l'histoire. Cela arrive de temps en temps que l'équipe qui mérite le moins de gagner soulève le trophée à la fin", a-t-il poursuivi, plein
d'amertume.
"Ce qui nous est arrivé est un cauchemar absolu", a estimé de son côté le manager général du Bayern Christian Nerlinger, incapable de réaliser qu'en trois ans, son club vient de s'incliner deux fois en finale de la Ligue des champions.
"Le sentiment de tristesse est vraiment profond. J'ai l'impression d'être dans un mauvais film", a-t-il conclu.
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