
L'annonce de la destruction de 651 000 emplois aux États-Unis en février a fait trembler les marchés financiers. Toutefois, les bourses limitent la casse : Paris clôt en baisse de 1,37 %, Francfort de 0,8 %. Londres et New York restent stables.
AFP - Les marchés mondiaux ont vacillé vendredi après l'annonce de la destruction de 651.000 emplois en février aux Etats-Unis, un chiffre qui a confirmé la gravité de la récession dans la première économie mondiale.
Conformément aux attentes des analystes, l'économie américaine a détruit 651.000 emplois en février et le taux de chômage s'élève désormais à 8,1%, son plus haut niveau depuis décembre 1983.
Autre mauvaise nouvelle, l'estimation du nombre de postes détruits au cours des deux mois précédents a été revue à la hausse: 655.000 en janvier (au lieu des 598.000 annoncés), et 681.000 en décembre (au lieu de 577.000), ce qui en fait le mois le plus noir pour l'emploi aux Etats-Unis depuis octobre 1949.
Ces mauvais chiffres ont empêché les places financières de rebondir après leur mauvaise journée de jeudi. La Bourse de Paris a perdu 1,37%, celle de Francfort 0,8% et Londres a terminé stable, gagnant un minuscule 0,02%.
Pour Nigel Gault, économiste de IHS Global Insight, les statistiques de l'emploi "n'ont pas confirmé les pires craintes, mais cela ne change rien au fait qu'elles sont atroces".
Le président Barack Obama a qualifié ces chiffres "d'effarants", tandis que sa conseillère économique, Christina Romer, les a jugés "affreux".
Wall Street est malgré tout parvenue à finir en hausse de 0,49% après avoir passé le plus clair de la séance dans le rouge, au lendemain d'une chute de plus de 4% qui a ramené la grande Bourse new-yorkaise à son plus bas niveau depuis 12 ans.
Mince signe d'espoir, l'encours des crédits à la consommation aux Etats-Unis est remonté en janvier contre toute attente, gagnant 0,8% en rythme annuel par rapport à décembre, après trois mois de baisse.
Cette hausse, qui a surpris les analystes, est une bonne nouvelle pour l'économie américaine, car l'emprunt y finance une bonne part de la consommation, moteur traditionnel de la croissance.
A un mois du sommet des pays développés et en développement de Londres (G20), le Fonds monétaire international (FMI) a appelé les Etats à examiner de nouvelles mesures de relance budgétaire pour l'année prochaine, estimant "probable" que "la faiblesse de l'économie se poursuive en 2010".
Le Premier ministre britannique Gordon Brown, hôte du sommet, a appelé à une réforme ambitieuse du système financier international, estimant que "les marchés n'ont pas seulement besoin d'hommes d'argent mais de morale" et que "les banques doivent toujours servir le public et pas elles-mêmes".
La journée avait très mal commencé avec un plongeon de 3,50% à la Bourse de Tokyo qui a terminé à son plus bas niveau depuis plus de quatre mois. Hong Kong a clôturé en recul de 2,37% et Shanghai sur une baisse de 1,26%.
Les places asiatiques étaient particulièrement inquiètes du sort du constructeur automobile américain General Motors (GM).
Ce dernier a affirmé vendredi qu'il continuait à préférer se restructurer sans la protection de la loi sur les faillites, alors que le Wall Street Journal affirmait que l'idée d'une faillite faisait son chemin parmi ses dirigeants.
Le dollar a été entraîné vers le bas par les chiffres du chômage américain. L'euro cotait 1,2664 dollar contre 1,2538 dollar jeudi soir. La baisse du dollar a soutenu les prix du pétrole à New York, le baril finissant à 45,52 dollars, en hausse de 1,91 dollar.