
Le groupe de BTP Nishimatsu avait pris l'habitude d'arroser des hommes politiques pour remporter des contrats. Après le chef de l'opposition centriste, ce sont cette fois des proches du Premier ministre conservateur qui sont éclaboussés.
AFP - Le scandale de financement politique occulte, qui touche l'entourage proche du chef de l'opposition japonaise, s'est étendu jeudi à des responsables du gouvernement conservateur.
Un conseiller du Premier ministre Taro Aso, Shunichi Yamaguchi, et le vice-ministre des Infrastructures publiques, Tokio Kanou, vont chacun restituer deux millions de yens (16.000 euros) à des organisations politiques liées au groupe de BTP Nishimatsu Construction, soupçonné de financements illégaux, a déclaré le porte-parole du gouvernement Takeo Kawamura.
La faction Nikai, puissant clan du Parti Libéral Démocrate (PLD-droite), au pouvoir, va aussi rendre huit millions de yens (64.000 euros), a-t-il ajouté.
Mardi, le parquet de Tokyo a procédé à l'interpellation du secrétaire d'Ichiro Ozawa, président du Parti Démocrate du Japon (PDJ-centre) et chef de l'opposition. Il est accusé d'avoir accepté entre 2003 et 2006 des dons d'un montant de 21 millions de yens (170.000 euros), versés par deux organisations militantes, qui faisaient en réalité transiter de l'argent versé par Nishimatsu.
Selon la loi, les entreprises peuvent donner de l'argent à des partis politiques, mais pas à des hommes politiques ni à leur comité de soutien.
M. Ozawa s'est défendu de toute culpabilité et a affirmé qu'il n'avait aucun moyen de soupçonner les deux groupes de soutien d'être financés par un industriel.
Cette affaire survient au plus mauvais moment pour le PDJ, donné jusqu'ici favori dans les sondages pour succéder aux conservateurs du PLD lors des élections législatives prévues au plus tard en septembre.
Selon la presse japonaise, le groupe de BTP se servait de structures-écrans pour verser des fonds à des hommes politiques dans l'espoir de remporter des contrats lucratifs.