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François Hollande est attendu ce vendredi aux États-Unis, où il doit passer quatre jours, afin de rencontrer Obama et assister aux sommets du G8 et de l'Otan, au cours desquels il défendra un retrait anticipé des troupes françaises en Afghanistan.
REUTERS - Après Berlin, Francois Hollande poursuit son baptême du feu diplomatique ce week-end aux Etats-Unis où il rencontrera Barack Obama et tentera de convaincre les alliés de l'Otan du bien-fondé d'un retrait anticipé des troupes françaises d'Afghanistan.
Si la Syrie et l'Iran devraient aussi figurer en bonne place des discussions à la Maison blanche, comme au G8 et au sommet de l'Alliance atlantique, c'est sur le dossier afghan que le nouveau chef de l'exécutif français est le plus attendu.
Sur ce sujet comme sur d'autres, "il existe des divergences d'approche qui ne remettent pas en cause la nature de notre alliance", dit-on dans l'entourage du chef de l'Etat français.
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François Hollande sera vendredi à Washington, première étape d'un séjour nord-américain de quatre jours qui commencera par un entretien avec le président américain, suivi d'une déclaration commune avec Barack Obama et d'un déjeuner avec la secrétaire d'Etat Hillary Clinton.
Suivront le sommet du G8 de Camp David puis celui de l'Otan de Chicago, où la personnalité et le style du président français élu le 6 mai, méconnu sur la scène internationale, seront observés à la loupe. Un entretien avec le Premier ministre
britannique David Cameron est prévu.
Lors de ce voyage, le locataire de l'Elysée confirmera une importante promesse de campagne : le retrait d'Afghanistan avec deux ans d'avance sur le calendrier de l'Otan des troupes françaises - "combattantes", précise-t-il désormais.
"Je considère, sans prendre le moindre risque pour nos troupes, qu'il convient de retirer les troupes fin 2012", disait-il quatre jours avant sa victoire. "J'annoncerai cette
décision dès le sommet de Chicago pour que nous engagions ce processus. Je le ferai en bonne intelligence avec nos alliés".
Rapatriement d'Afghanistan
Un choix plutôt bien reçu par l'opinion en France, où les autorités militaires restent toutefois réservées sur la faisabilité technique d'un tel retrait en un laps de temps aussi
court, alors que les alliés se sont donné jusqu'à 2014 pour organiser le départ.
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"Les promesses électorales et la réalité sont deux choses différentes", dit un responsable militaire français sous couvert d'anonymat, jugeant plus réaliste un retrait pour la mi-2013.
La France compte 3.400 soldats en Afghanistan, 14 hélicoptères, 900 véhicules et 1.400 conteneurs. Un rapatriement général suppose des autorisations de passage par l'Ouzbékistan et le Pakistan et des avions supportant de lourdes charges.
Des sources américaines ont évalué à 150 millions de dollars le coût de ce retrait, a dit à Reuters avant sa nomination le nouveau ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.
Pour préparer le séjour américain de François Hollande, l'administration Obama a envoyé à Paris le 11 mai une délégation comprenant le secrétaire adjoint aux Affaires européennes, Philip Gordon.
Sur les autres questions de défense, François Hollande a demandé une évaluation, sans la remettre en cause, de la décision prise en 2008 par Nicolas Sarkozy de remettre la France dans le commandement intégré de l'Otan, dont elle était absente
depuis 1966 sur ordre du général de Gaulle.
Le nouveau président s'est en outre déclaré "réticent" sur le projet de bouclier antimissile de l'Otan défendu par Washington, qui espère en tirer des avantages industriels.
"Il n'y aura pas de chèque en blanc", dit un conseiller du président français. "Il faudra que les choses soient suffisamment claires pour que nous puissions nous engager".
Continuité
Sur d'autres dossiers, la politique étrangère de François Hollande s'inscrit dans la continuité de son prédécesseur Nicolas Sarkozy, qui avait établi une relation forte avec
Washington.
Face à la crise syrienne, il a annoncé pendant sa campagne qu'il engagerait des troupes françaises uniquement si l'Onu décidait d'intervenir, "pour protéger les civils".
Constance diplomatique également sur le dossier du nucléaire iranien.
"Je n'ai pas critiqué la position ferme de Nicolas Sarkozy par rapport aux risques de prolifération nucléaire. Je le confirmerai avec la même force et la même volonté", a récemment dit François Hollande au site Slate.fr. "Les sanctions doivent être renforcées autant qu'il sera nécessaire. Mais je crois encore possible la négociation pour atteindre le but recherché".
Le nouveau président aurait peu apprécié la récente visite à Téhéran de l'ancien Premier ministre Michel Rocard, qualifiée à l'Elysée d'"initiative personnelle" rappelant le séjour controversé de l'ancien président Jimmy Carter l'an dernier à Pyongyang, en Corée du Nord.
"On a dit aux Américains que ça ressemblait un peu à ça, et ils l'ont très bien compris", souligne un diplomate français.